Le soleil tape, mardi 30 juillet, sur la route où Lina a disparu le 23 septembre 2023. Sur un arbre qui borde la chaussée sont accrochées des photos où elle sourit, des dessins, des peluches et des messages sur des feuilles blanchies par le temps qui passe. On déchiffre difficilement les marques laissées par une écriture, qui dit : « Ta meilleure amie, nous t’attendons et nous garderons espoir jusqu’à ce que tu sois dans nos bras. »
Pas de traces de gendarmes, ici. Ces zones ont été déjà fouillées plusieurs fois au cours des dix mois écoulés. A Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin), où l’adolescente devait prendre le train le jour de sa disparition, des habitants ont pourtant compris, mardi matin, que l’enquête était relancée. Des colonnes de véhicules de gendarmes et des équipes cynophiles sont passées sur la route qui traverse le village, vers une direction inconnue.
L’enquête, qui patinait depuis des mois, a connu un rebondissement la semaine passée. Un communiqué de la procureure de la République de Strasbourg indiquait, vendredi soir, qu’une voiture repérée le jour de la disparition de l’adolescente et qui faisait l’objet de recherches avait été retrouvée dans le sud de la France. Des examens ont révélé des traces d’ADN de Lina dans ce véhicule volé.
Nombreuses perquisitions
Cela fait plus de dix mois que la jeune fille a disparu. Lina, 15 ans, a quitté sa maison près de Plaine (Bas-Rhin) pour rejoindre la gare en direction de Strasbourg. Le trajet, de 3 kilomètres, emprunte la RD 350 au milieu des bois. Le jour de sa disparition, la jeune fille a été aperçue par des témoins, dont l’ancien maire de sa commune, entre 11 h 15 et 11 h 30. A 11 h 22 son portable a cessé d’émettre. Inquiet de ce silence, son petit ami qui l’attendait à la gare de Strasbourg a prévenu sa mère.
D’abord saisi de l’enquête, le parquet de Saverne s’est dessaisi au bout d’une semaine au profit de celui de Strasbourg, « en raison de la complexité de l’affaire ». Deux juges d’instruction ont été affectés au dossier, mais les nombreuses perquisitions menées dans le village, les prés et les communes alentour n’ont débouché sur rien. L’émotion créée par la disparition dans ce territoire de petits villages et hameaux paisibles sur les pentes des Vosges est forte et elle s’accroît avec le surplace que connaissent les investigations.
Six mois après la disparition de l’adolescente, lors d’une conférence de presse la mère de Lina, accompagnée de son avocat, se plaignait de ne pas être mise au courant des avancées de l’instruction. Les révélations début 2024 des Dernières nouvelles d’Alsace du classement sans suite d’une plainte pour viol déposée par Lina, alors âgée de 13 ans et demi par le parquet de Saverne, sans que les parents en soient informés, ont accru ce désarroi. Entre-temps, le parquet de Strasbourg a rouvert cette enquête également.
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