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Le Sénat français, à Paris, le 31 janvier 2024.

Une enquête a été ouverte après un signalement du président du Sénat, Gérard Larcher, portant « sur une potentielle sextape utilisée à des fins de chantage » au sein du Palais du Luxembourg, a déclaré, jeudi 23 février, le parquet de Paris, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP). Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance faite aux personnes de la police judiciaire parisienne, a précisé le parquet, confirmant une source proche du dossier.

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Ce signalement avait été émis après un article du Canard enchaîné du 7 février évoquant « une sextape » impliquant « un sénateur ». Cette vidéo intime serait devenue « un moyen de pression » pour une assistante médicale qui aurait, selon l’hebdomadaire, vu son salaire « vite augmenté de 45 % ».

Les enquêteurs vont se pencher sur des faits susceptibles de relever de trois délits passibles de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende, a ajouté le ministère public : premièrement, la transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel ; deuxièmement, l’utilisation, la conservation ou la divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel, obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui ; et enfin la diffusion, sans l’accord de la personne, d’un enregistrement ou document portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu avec son consentement ou par elle-même.

Le Sénat secoué par une autre affaire

Outre ce signalement, l’association AC Anti-Corruption a porté plainte le 19 février pour demander au parquet de Paris d’ouvrir une enquête pour détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêt et abus de confiance. Le 7 février, le médecin du Sénat a également adressé un courriel aux 348 sénateurs.

Dans cet écrit, dont l’AFP a eu copie, le médecin faisait le lien entre son licenciement – à compter du 15 février – et la vidéo compromettante, qu’il dit avoir signalée. Il évoquait le cas de l’assistante médicale, recrutée selon lui « sur la base de faux diplômes ». Celle-ci détiendrait « des éléments compromettants de son amant », présenté comme « une autorité du Sénat », afin de « conserver un levier de pression en cas de difficultés éventuelles ».

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Mais une source haut placée du Sénat a affirmé à l’AFP, le 9 février, que le licenciement du médecin était justifié par la découverte d’une « activité professionnelle [exercée] en parallèle de ses fonctions » et qui « a compromis gravement le bon fonctionnement du cabinet médical et de l’équipe administrative ».

Une autre affaire a secoué récemment le Sénat. En novembre, le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau a été mis en examen, soupçonné d’avoir drogué à son insu une députée en vue d’une éventuelle agression sexuelle. Il conteste ces accusations.

Le Monde avec AFP

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