Tout s’est passé très vite au petit matin. Des dizaines de policiers ont été déployées jeudi 18 décembre, via Regina Margherita, dans l’ouest de Turin. C’est là que se situe le centre social Askatasuna (« liberté » en basque), dans un immeuble à la façade rosée, occupé depuis trente ans. Après des perquisitions, six militants qui dormaient sur place ont été expulsés et le bâtiment interdit d’accès. La fin brutale d’une expérience sociale, liée à l’histoire de la ville.
Depuis des années, Askatasuna était inséparable du tissu social turinois et des luttes antifascistes de la capitale piémontaise. Le centre est devenu tour à tour espace culturel où étaient organisés concerts et expositions, et lieu de résistance sociale. Dans les années 2000, Askatasuna fut le point de référence des activistes « No Tav », manifestant contre le TGV Lyon-Turin.
Son démantèlement par la police s’inscrit dans une dynamique menée par le gouvernement Meloni contre les foyers de contestation de gauche. Fin août, le centre Leoncavallo de Milan, bastion historique des luttes a fermé ses portes, selon les mêmes modalités : 200 policiers s’étaient présentés à l’aube. Askatasuna était sous la surveillance des autorités, en particulier depuis la fin novembre quand plusieurs activistes propalestiniens du centre ont saccagé les locaux du quotidien turinois La Stampa. Une enquête sur ces violences est en cours.
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