C’est une ville à la réputation ternie. Après la révélation, en août 2022 par Mediapart, d’un chantage à la « sextape » qui impliquerait le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, ce dernier a été mis en examen pour « chantage » en avril 2023, puis « participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un chantage » et « détournement de fonds publics » en janvier 2024. Trois autres personnes sont poursuivies, dont celui qui a été son directeur de cabinet pendant neuf ans, Pierre Gauttieri.
Depuis, les révélations se suivent. Dernière en date, celle de la chambre régionale des comptes portant sur l’achat de publicités sans mise en concurrence. Exclu du parti Les Républicains, en guerre ouverte avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, appelé à démissionner par d’importants acteurs économiques et politiques locaux, chahuté lors de ses apparitions publiques, boycotté par les ministres, Gaël Perdriau s’accroche à son double fauteuil de maire et de président de Saint-Etienne Métropole.
Ces péripéties politico-judiciaires ont des conséquences concrètes. La prestigieuse maison d’édition P.O.L. (qui publie Emmanuel Carrère, Marie Darrieussecq, Jean Rolin) a décidé de boycotter la Fête du livre, manifestation culturelle la plus importante de l’année, depuis 2023. « Les salons du livre servent aussi à mettre en valeur les villes qui les organisent et leurs édiles. Or l’affaire de la “sextape” n’est pas à la gloire de la municipalité actuelle », explique Jean-Paul Hirsch, directeur commercial de P.O.L.
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