« Quinze euros la casquette ! Pour soutenir les fédérations ! » Dans un coin de la place Vauban, à Paris, le conseiller spécial de Marine Le Pen, Philippe Olivier, agite les casquettes blanches, siglées « Je soutiens Marine ! », et sort une liasse de sa poche pour rendre la monnaie à une militante d’Alfortville (Val-de-Marne), venue manifester contre la condamnation de sa championne à l’inéligibilité. Celui qui est aussi le beau-frère de la dirigeante du Rassemblent national (RN) est ravi de « renouer avec la culture de la rue », évoquant avec émotion les rassemblements du 1er-Mai du Front national (FN, ancien nom du RN), et ses manifestations chaque semaine devant le ministère du logement, pour réserver les HLM aux Français. « Cet événement va nous permettre de renouer avec ça », anticipe-t-il, avant de décrire une dérive « dictatoriale » de la République. Il y a vingt-sept ans, en février 1998, l’ancien mégrétiste était déjà dans la rue pour contester une décision de justice, l’inéligibilité de Jean-Marie Le Pen, avec quelque 10 000 personnes malgré la pluie.
La mobilisation, toutefois, ne se décrète pas, et en guise de démonstration de force, c’est un modeste rassemblement militant que le parti d’extrême droite a organisé dimanche 6 avril, devant les Invalides. La colère du peuple lepéniste et un soleil généreux n’ont pas suffi à remplir la modeste place Vauban, six jours après le jugement condamnant Marine Le Pen à, notamment, cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des assistants parlementaires du FN.
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