L’insécurité et la recrudescence de la violence ont plongé la République démocratique du Congo (RDC) dans l’une des plus graves crises humanitaires au monde, générant près de 7 millions de déplacés internes et de réfugiés, selon le rapport semestriel du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). La situation est particulièrement critique dans l’est du pays, au Sud et au Nord-Kivu.
C’est justement depuis la ville de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, qu’Olivier S. a écrit à son avocat, Graziano Pafundi, fin novembre. Ce père de famille congolais lui expliquait vivre dans la peur constante, face aux risques d’arrestations arbitraires et d’enrôlement de force par le M23, un groupe armé soutenu par l’armée rwandaise, qui ne cesse de gagner du terrain face aux forces armées de la RDC, provoquant à chaque avancée des centaines de milliers de nouveaux déplacements.
Olivier S. disait à son avocat vouloir fuir vers l’Ouganda. Il avait déjà quitté une première fois son pays, en 2024, avec sa femme et leurs deux fils mineurs, et réussi à gagner Mayotte en kwassa-kwassa, via l’archipel des Comores. Mais la famille avait été aussitôt interpellée. C’est depuis le centre de rétention administrative de Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre, qu’ils avaient donc fait une demande d’asile. Cette dernière avait été rejetée et, alors qu’Olivier S., sa femme et leurs enfants avaient déposé un recours devant la Cour nationale du droit d’asile, ils avaient été expulsés par charter vers Goma, le 25 juin 2024, aux côtés de douze autres Congolais.
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