Le soleil vient de se coucher sur le col de Morgiou, à l’est de la ville de Marseille, et les cris insondables des hommes incarcérés aux Baumettes déchirent la nuit. A l’intérieur, mardi 16 décembre, Emmanuel Macron visite la nouvelle extension du centre pénitentiaire. Encore vide, elle accueillera les premiers détenus début janvier et permettra de « désencombrer » les prisons surpeuplées de la région. Déjà, alors qu’une première partie de cette extension est occupée, « on a supprimé les matelas au sol » et « retrouvé un équilibre », lui explique un responsable de l’établissement.
Les couloirs sont immaculés, tout juste rehaussés d’aplats rose thé. Des verrières au sol et une ouverture au plafond permettent la surveillance des étages du bas et des coursives du haut. Dans les cellules, le mobilier fixé au sol et aux murs évoque davantage une chambre d’étudiant que le cachot. L’odeur de nourriture associée à celle de l’eau de Javel, caractéristique des prisons vétustes, n’a pas imprégné les murs des nouveaux locaux.
Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, qui a le premier parlé de « mexicanisation de la criminalité » en 2024, placé sous protection policière depuis quelques jours, accompagne le chef de l’Etat, le garde des sceaux, Gérald Darmanin, et le ministre de la ville et du logement, Vincent Jeanbrun.
Tout au long de cette journée marseillaise, Emmanuel Macron a répété sa détermination à mener la « guerre » contre le narcotrafic. Dans la matinée, il s’est recueilli sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné le 13 novembre, vraisemblablement pour intimider son frère Amine, un militant qui dénonce l’emprise des réseaux de trafic de drogue.
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