Une immensité de tentes recouvre la terre. Elle semble presque aussi vaste que la mer Méditerranée qui s’étend au loin. Dans cette partie de Gaza ravagée, arasée, près de ce qui était le port, une ville de toiles et de bâches a remplacé les hauts immeubles. La scène est diffusée le 11 décembre sur la chaîne YouTube du père Gabriel Romanelli, le prêtre de la paroisse de Gaza depuis 2019. Ce religieux, originaire d’Argentine, poste un point de situation sur les réseaux sociaux, presque quotidiennement, en espagnol. Ce jour-là, il commente : « La guerre n’est pas terminée. Il n’y a pas de bombardements massifs ; mais il y a des bombardements. Il y a des explosions, il y a des shrapnels. Des maisons continuent d’être détruites. » Il raconte les inondations dues à la tempête Byron, qui épuise une population à bout de forces : « Les gens continuent à mourir, et c’est une mort silencieuse, de désespérance, de manque de médicaments, de manque de soins. » Après plus de deux ans de guerre, Israël interdit toujours l’accès de l’enclave à la presse internationale.
Le vendredi 19 décembre, le visage austère du religieux s’illumine quelque peu, et sa voix se fait plus allègre : « Grande joie aujourd’hui, au milieu de tant de souffrances, on célèbre Noël en avance. Aujourd’hui est arrivé en visite le cardinal Pierbattista Pizzaballa. » Le patriarche a célébré la messe de Noël dimanche à Gaza, tout comme il l’avait fait en 2024. Des enfants ont reconstitué la scène de la nativité, avec un bébé né cette année, et baptisé par le prélat à cette occasion.
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