Avec notre correspondant à Bangkok, Valentin Cebron
Une petite centaine de personnes sont réunies le soir, vendredi 19 décembre, au pied du plus grand centre culturel de Bangkok. Un slogan résonne : « Non à la guerre ! ». Ils s’opposent aux affrontements militaires qui se poursuivent depuis deux semaines de part et d’autre de la frontière. Des militants pacifistes prennent ensuite la parole, récitent des poèmes humanistes et chantent l’amitié entre les peuples thaïlandais et cambodgiens.
« Des deux côtés, on instrumentalise la population. Je suis ici pour faire entendre notre voix contre la guerre et encourager les gens à ne pas se laisser emporter par un nationalisme toxique », déclare l’un d’eux, qui distribue des brochures dénonçant l’absurdité du conflit frontalier. Par peur des représailles, il porte un masque pour cacher son visage.
À ses côtés, Duanghtip affirme avoir reçu des menaces lors d’un rassemblement contre la guerre, organisé il y a quelques jours dans une autre ville. « La situation est effrayante pour celles et ceux qui osent s’exprimer en faveur de la paix. Le nationalisme en Thaïlande est devenu très violent. Il y a des intimidations et une véritable chasse aux sorcières », rapporte-t-elle.
Malgré la pression nationaliste, Jin, une étudiante, tient à être présente : « Les gens sont endoctrinés par l’État et les médias, qui ne montrent que la violence du Cambodge et jamais celle de la Thaïlande. J’ai peur, mais je suis là pour prouver que je reste humaine », assure-t-elle. Sur la pancarte qu’elle brandit, on peut lire en thaïlandais : « Les frontières sont inventées, mais les vies humaines, elles, sont bien réelles ».
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