Dimanche 28 juillet, Edmundo Gonzalez, 74 ans, affrontera dans les urnes Nicolas Maduro, l’héritier du charismatique Hugo Chavez (1999-2013), qui briguera un troisième mandat de six ans à la présidence du Venezuela. Diplomate de carrière, affable, discret et sans aucune expérience politique, M. Gonzalez était inconnu des électeurs il y a encore trois mois. Il a été propulsé candidat après que la justice eut déclaré inéligible Maria Corina Machado, qui avait remporté la primaire de l’opposition et qui aujourd’hui fait campagne en son nom. Il évoque les contours de la transition qu’il espère conduire après une victoire qui lui paraît « certaine ».
Vous êtes à la retraite, vous vivez dans un bel appartement… Pourquoi diable vouloir être président ?
Croyez-moi, c’est une question que je me pose ! Le seul mandat électif que j’aie jamais exercé est celui de délégué de ma classe, à l’université. Je n’ai jamais eu l’ambition du pouvoir. On m’a demandé d’être candidat, j’ai accepté parce que je crois pouvoir être utile à la reconstruction démocratique de mon pays.
Dans l’opposition, beaucoup sont convaincus que Nicolas Maduro est prêt à tout pour rester au pouvoir. Avez-vous peur ?
Non, je n’ai pas peur. Les Vénézuéliens sont mûrs pour le changement.
Pourquoi penser que l’opposition, cette fois, peut gagner ?
Tout simplement parce que vingt-cinq ans de pouvoir usent n’importe quel gouvernement. Et encore plus un très mauvais gouvernement comme le nôtre. Je vais vous le dire en français : les Vénézuéliens en ont complètement « marre » et ils n’ont plus peur de le dire. Hugo Chavez était adulé, aujourd’hui Nicolas Maduro est hué. Le gouvernement a perdu sa base populaire. Autre changement de taille : toute l’opposition appelle aujourd’hui à voter – plus personne ne se dit abstentionniste –, et toute l’opposition est unie sur un programme et un candidat. Le défi est de convaincre tout le monde qu’il est utile d’aller voter le 28 pour transformer le Venezuela.
Votre slogan, « Edmundo para todo el mundo » (« Edmundo pour tout le monde »), dit bien cette ambition unitaire. Mais suffira-t-il à convaincre et à rassurer les déçus du chavisme ?
J’ai dit et je n’ai cessé de répéter que mon gouvernement sera celui de tous les Vénézuéliens, y compris de ceux qui ne pensent pas comme moi ou qui n’ont pas voté pour moi. Mon message est un message de tolérance et de réconciliation. Je crois que les Vénézuéliens sont las du discours agressif, sectaire, grossier dont use le gouvernement depuis longtemps. Ce qu’ils veulent, c’est un gouvernement capable de résoudre les problèmes du pays et de reconstruire les institutions.
Il vous reste 62.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.