« La marque Coyote reste connue en France, mais l’est-elle pour les bonnes raisons ? », interroge Stéphane Curtelin, le directeur commercial de la société française, deux jours avant l’annonce par l’entreprise de sa feuille de route pour les mois à venir, jeudi 27 juin. Au programme, des améliorations sur ses produits (design visuel et sonore, amélioration des alertes routières). Alors que la société fondée en 2005, qui promettait en particulier à l’origine aux automobilistes d’éviter de se faire flasher sur les routes de France, s’apprête à fêter ses 20 ans, elle n’est plus tout à fait la même.
En témoignent ses derniers résultats financiers qu’elle a présentés. Sur l’année 2023, 40 % de ses 150 millions de chiffre d’affaires sont issus de sa nouvelle activité « Coyote Secure », lancée en 2018, qui propose à ses utilisateurs de s’abonner à un programme (15 euros par mois) leur permettant de les aider à retrouver leur véhicule si celui-ci a été volé. « Dans 91 % des cas, nous sommes capables de les retrouver dans les quarante-huit heures », explique M. Curtelin. En 2023, de seulement 25 % à 30 % de ses revenus provenaient de cette activité.
Pour parvenir à ce résultat, l’entreprise française a développé des boîtiers dotés de diverses technologies de communication pour se prémunir des précautions prises par les voleurs (brouillage, dissimulation des véhicules dans des sous-sols, des conteneurs…), mais recrute également des détectives pour garantir sa promesse. Coyote ne communique pas sur le nombre de ces professionnels qu’elle emploie, ni sur le nombre de clients qui ont souscrit à son service, mais elle assure qu’en 2023 elle a permis de récupérer pour une valeur totale de véhicules de 45 millions d’euros.
Concurrencé sur son cœur de métier
Ce nouveau segment d’activité a été permis par le rachat de la société française Traqueur en février 2018. Les boîtiers qui garantissent ce service sont assemblés en Normandie. Sur l’année 2023, 100 000 nouveaux traceurs ont été installés par le biais de 1 200 concessions automobiles, de chaînes telles que Carglass ou de compagnies d’assurances (GMF, Generali, Gan, Axa, MAAF…). Le contrat d’abord proposé en France est désormais disponible en Belgique et en Espagne.
Confronté à une violente concurrence sur son cœur de métier où se sont multipliées les solutions gratuites – Waze, Maps (Google), Plans (Apple) –, ce levier de développement est une aubaine pour Coyote, même si la plus grande partie de ses clients se porte sur ses solutions d’aide à la conduite avec plus de 5 millions d’utilisateurs en Europe – dont 1 million d’entre eux ne se limitent pas à l’application, mais se sont également procuré un boîtier spécifique (de 79 à 149 euros).
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