Ralf Rangnick avait fait ses calculs. Pour que son Autriche finisse première du groupe D de l’Euro 2024 et s’évite ainsi d’être reversée dans la même partie de tableau que l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal, elle devait l’emporter sur les Pays-Bas, mardi 25 juin, au stade olympique de Berlin. Mais, pas que. Il fallait aussi qu’à 500 kilomètres de là, l’équipe de France ne batte pas la Pologne à Dortmund, sinon elle lui chiperait la place. « Il est peu probable que ces deux choses se produisent », avait prédit le sélectionneur.
L’éventualité a pourtant pris forme à la pause. D’un tacle malheureux qui a trompé son gardien, le milieu offensif néerlandais Donyell Malen avait bien malgré lui donné l’avantage en tout début de partie aux Autrichiens (6e, 1-0). Et les Bataves semblaient dépassés, incapables de revenir, alors que dans la Ruhr, ni les Bleus ni les Bialo-Czerwoni (« les Blanc et Rouge ») n’avaient trouvé le chemin des filets. Mais au retour des vestiaires, Cody Gakpo est venu relancer les siens d’une frappe enroulée (47e, 1-1) et le suspens dans le groupe. D’autant que quelques minutes plus tard, à l’Ouest, Kylian Mbappé transformait un pénalty (1-0, 56e).
Au terme d’un match à rebondissements, l’Autriche a finalement battu les Pays-Bas (3-2). Les Tricolores, eux, se seront fait rattraper par la Pologne (1-1). Et ce qui semblait hautement improbable est devenu réalité : les hommes de Ralf Rangnick s’adjugent la tête de leur groupe (7 points), devant les Français (5 points) et les Pays-Bas (4 points), déjà assurés de figurer parmi les quatre meilleurs troisièmes de cette première phase, et donc, de disputer les huitièmes de finale. « Finir premier c’est incroyable ! La probabilité que l’on gagne et pas la France ? Si vous aviez parié là-dessus, vous seriez riche aujourd’hui », s’est amusé Ralf Rangnick après la partie.
L’Autriche est une nation « sous-cotée »
Le classement final du groupe D, dont les Bleus étaient donnés larges favoris, aura donc été indécis jusqu’au bout. Avant que les quatre sélections ne fassent leur entrée sur les pelouses mardi, l’unique certitude était la quatrième place, synonyme d’élimination, des Bialo-Czerwoni de Robert Lewandowski, défaits par les Pays-Bas (2-1), puis l’Autriche (3-1). Cette bataille acharnée doit-elle être imputée aux carences offensives décelées lors des derniers matchs des Tricolores ? En partie, sans doute.
Mais la rencontre de mardi à Berlin a également rappelé que si les Autrichiens figurent rarement sur la liste des prétendants au titre, ils ont les moyens de jouer les trouble-fêtes de cette édition. En mai, dans un entretien à l’Agence France-Presse, Didier Deschamps avait d’ailleurs voulu « aller contre ce qui a été dit ici et là », insistant sur le fait que ses hommes étaient tombés dans un « groupe relevé ».
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