Opération symbolique dans un supermarché et nouvelle action sur l’autoroute Bayonne-Toulouse : de nouvelles mobilisations d’agriculteurs ont débuté, mardi 30 décembre au matin en Occitanie, où le blocage de l’A64, en place depuis deux semaines, persiste.
A Carcassonne, une centaine d’agriculteurs ont mené une action symbolique, en retirant les produits importés d’un hypermarché E.Leclerc pour contester la forte présence de produits étrangers, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Des haricots verts et des avocats du Maroc, des vins d’Italie et d’Espagne, ou encore du foie gras de Bulgarie ont été mis dans plusieurs dizaines de caddys et laissés près des caisses par des membres de la Coordination rurale (CR) et de la Confédération paysanne (CP).
« On est vraiment contre les accords de libre-échange et contre le Mercosur, car, de nouveau, on va mettre en concurrence les agriculteurs français avec les agriculteurs étrangers », a déploré Yann Vétois, coporte-parole de la CP de l’Aude. Initialement prévue pour décembre, la signature du traité décrié entre l’Union européenne et des pays du Mercosur a été reportée, a priori au 12 janvier.
« On comprend que tout le monde a son budget, mais on a des producteurs qui crèvent. On sait faire du foie gras, du vin, de l’huile. C’est super important de rappeler que tout ce qui est là, on le produit chez nous », a déclaré Antoine Micouleau, membre de la CR de l’Aude.
« Il faut maintenir la pression »
En Haute-Garonne, à partir de la mi-journée, plusieurs dizaines d’agriculteurs ont entravé dans un seul sens la circulation de l’autoroute A64 à un nouvel endroit, à quelques kilomètres au sud du blocage de Carbonne, a dit à l’AFP Maxime Rau, président de la CR31.
« On était en famille pour Noël, mais il faut maintenir la pression » concernant la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), le Mercosur, mais aussi les simplifications administratives demandées par les syndicats, a détaillé Maxime Rau. En place depuis plus de deux semaines, le blocage de l’A64 à Carbonne est toujours effectif mardi, selon la gendarmerie.
Depuis la mi-décembre et l’abattage de 207 vaches aux Bordes-sur-Arize, dans l’Ariège, en raison d’un cas de DNC, une partie des agriculteurs, notamment de la CR et de la CP, mais aussi plus localement de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, contestent la gestion gouvernementale de l’épidémie.
Depuis l’apparition du premier cas de DNC, en Savoie, cet été, l’Etat tente de contenir la propagation du virus en se basant sur « trois piliers » : l’abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.









