Le 18 mars, le sénateur Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), rapporteur de la commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises, prenait au mot Florent Menegaux, le président du groupe Michelin, lors de son audition. « Vous aviez déclaré que 4,3 millions d’euros [de CICE, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi] serviraient au site de La Roche-sur-Yon en 2017, mais vous avez décidé de fermer le site la même année. Vous aviez dit que les investissements devaient servir à la rénovation d’ateliers de cuisson et à l’achat de huit nouvelles machines d’assemblage. Deux de ces machines ont été montées, puis démontées, puisque vous avez fermé le site ; six autres sont restées dans les cartons et sont parties dans des usines, en Espagne, en Roumanie et ailleurs. Ne pensez-vous pas que l’argent public français doit financer des investissements en France ? », lui demandait-il.
Réponse du dirigeant : « Sur cette question précise, je considère que l’on devrait être capable de rembourser si le CICE n’a pas servi pour les machines restées en France : ce ne serait pas anormal qu’on les rembourse. Mais ce n’est pas le cas pour tous les autres sujets. » Pour mieux défendre les allégements de cotisations sociales, le crédit d’impôt recherche ou le soutien à certains projets de filière industrielle, Michelin a donc bel et bien remboursé à l’Etat les sommes qui auraient dû aider le site vendéen, fermé fin 2020.
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