Fuyant à la fois les groupes armés jihadistes au Mali et les exactions de l’armée malienne, appuyée par des paramilitaires russes, ces civils arrivent dans des conditions de plus en plus critiques et les humanitaires craignent que le mouvement continue. Ces dernières semaines, de nombreux Maliens ont de nouveau pris la fuite.
À Léré, dans la région de Tombouctou, le blocus imposé par les jihadistes du Jnim se poursuit. L’insécurité, mais aussi la flambée des prix, poussent les habitants à partir. Pour rejoindre la Mauritanie voisine, certains parcourent plus de 70 kilomètres à pied. Parmi eux, une majorité de femmes et d’enfants et de plus en plus de personnes âgées.
Les acteurs humanitaires redoutent désormais un afflux plus important si une accalmie sécuritaire permettait à davantage de civils de quitter les zones aujourd’hui enclavées. C’est ce qu’explique Carole Lalève, représentante adjointe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Mauritanie.
« Je ne vois pas franchement pour l’instant de possibilité d’une accalmie immédiate. Ce qui est inquiétant, c’est le fait que le conflit de l’autre côté de la frontière semble s’étendre aussi aux régions plus centrales du Mali, ce qui est un phénomène un petit peu plus récent et qui pourrait donc amener d’autres flux de réfugiés. Et c’est pour ça qu’avec avec le gouvernement et avec les partenaires, on se prépare, même avec nos moyens limités, pour un plan de contingence ».
À l’arrivée, des milliers de réfugiés sont accueillis dans de grands camps, comme celui de Mbera, où les conditions de vie sont très difficiles. L’eau et les abris manquent. Beaucoup choisissent aussi de s’installer dans les villages alentours, ce qui complique l’identification et le recensement des nouveaux arrivants. Selon les autorités locales et les humanitaires, près de la moitié de la population de la région mauritanienne du Hodh Chargui serait désormais d’origine malienne.
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