Bardot l’actrice était celle du Mépris, Bardot la politique celle de la haine raciale. Cinq fois condamnée pour incitation à la haine raciale, Brigitte Bardot fut durant trente ans une exception dans la culture française, la seule vedette défenseure assumée de l’extrême droite. Dans les années 1990, après son retrait des plateaux de cinéma, la star en a épousé les thèses et un homme, Bernard d’Ormale, le conseiller de Jean-Marie Le Pen, resté son mari jusqu’à la fin de sa vie.
Dans son hostilité à l’immigration, dans sa nostalgie d’une France jugée disparue, elle rejoignait Alain Delon, autre incarnation d’un âge d’or du cinéma français. A la différence que Brigitte Bardot multiplia les propos islamophobes. Incarnation de la liberté de la femme, son refus des convenances sociales l’incita, après sa carrière d’actrice, à repousser les limites du dicible, entre goût de la provocation et racisme véritable.
« A côté d’elle, Marilyn Monroe faisait serveuse de bar. » Ainsi parle Jean-Marie Le Pen dans ses mémoires (Tribun du peuple, éditions Muller, 2019), racontant sa première rencontre avec la Bardot, à la fin des années 1950. Revenu de la guerre d’Algérie, le député de la Seine est aussi rapporteur du budget de la guerre à l’Assemblée nationale. Il propose à Brigitte Bardot d’aller rendre visite à des soldats blessés sur leurs lits d’hôpital. Bardot accepte – « Pourtant elle n’était rien moins que militariste », commente Le Pen. « Nous avons plus en commun qu’il n’y paraît. Elle aime les animaux, elle a la nostalgie d’une France propre ; j’aime son courage et son franc-parler », écrit-il encore.
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