Dans la Silicon Valley, on adore les « moments ». Il y eut le « moment iPhone », en 2007, qui diffusa la révolution numérique sur la planète. Il y a eu le « moment ChatGPT », qui marqua l’irruption de l’intelligence artificielle (IA), en 2022. Désormais, on y attend le « moment des robots », lorsque les humanoïdes débarqueront dans les foyers. « Nous sommes de fervents évangélistes de la robotique et nous croyons au futur inéluctable des machines intelligentes », déclarait, le 13 novembre, Margaux Sullivan, directrice marketing du fonds de capital-risque Cybernetix Ventures, lors d’un colloque sur les robots à Palo Alto (Californie, Etats-Unis), espérant « pouvoir dire que le moment ChatGPT pour l’IA physique est imminent ».
Ces croyants ont leur prophète : Elon Musk. Lors de l’assemblée générale de Tesla, le 6 novembre, l’entrepreneur a rêvé éveillé, rappelant l’un de ses exposés sur la colonisation de Mars, fait au Mexique, en 2016, lors du Congrès international d’astronomie. « Je vais dire des choses que je ne devrais pas dire », a-t-il commencé, expliquant que ses robots Optimus à forme humanoïde seraient le produit le plus important de l’histoire, « plus important que l’iPhone », assure le milliardaire, qui prédisait naguère la fin de la vie possible sur Terre. Et d’expliquer, avec la mégalomanie qu’on lui connaît, que chacun aurait son robot personnel, qu’Optimus allait être plus précis que le meilleur des chirurgiens, surveiller les criminels et leur éviter la prison, « éliminer la pauvreté », « multiplier l’économie par 10, voire par 100 ». Bref, faire entrer la planète dans un nouvel âge d’or : « Avec l’IA et la robotique, nous devons actualiser notre mission, parvenir à une abondance durable », affirme-t-il.
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