Lors d’une grande opération de contrôle de 320 474 petits colis Shein, lancée le 6 novembre à l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle, les services de douane ont observé que 25 % des produits hors textiles étaient non conformes, ont-ils fait savoir à l’Agence France-Presse, samedi 27 décembre, confirmant une information du Parisien.
Parmi les irrégularités constatées lors de cette opération d’ampleur, les douanes évoquent des contrefaçons, des marquages ou notices absents sur des produits cosmétiques et des appareils électriques, ou encore des normes non respectées pour certains jouets. Ce bilan revoit à la baisse les chiffres précédemment annoncés par le gouvernement peu après cette opération. Il affirmait alors que sur 200 000 colis contrôlés, 80 % étaient non conformes.
Du côté des produits textiles − cœur de métier de la plateforme Shein −, ils « ont laissé apparaître peu de non-conformité », rapportent les douanes, qui imputent ce meilleur résultat à la fermeture de sa place de marché « quelques jours avant l’opération douanière ». Shein affirmait avoir temporairement fermé sa place de marché pour des vendeurs tiers en France le 5 novembre. L’issue judiciaire de ces contrôles et le nombre d’éventuels procès-verbaux dressés n’ont pas été précisés.
Demande de suspension rejetée
La veille de l’opération de contrôle, le gouvernement avait lancé une procédure de suspension de la plateforme, à la suite du tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique. Le tribunal judiciaire de Paris a, depuis, rejeté cette demande de blocage provisoire, jugeant la mesure « disproportionnée », arguant que Shein avait retiré les produits illicites de la vente. Le gouvernement a fait appel.
La plateforme asiatique a également lancé un audit interne, et avait dit autoriser progressivement les vendeurs tiers européens qui auront passé ce contrôle interne à pouvoir vendre de nouveau sur leur place de marché.
En France, le nombre d’articles contenus dans les petits colis est passé de 170 millions en 2022 à 773 millions en 2024, selon les douanes. Ces produits arrivent à 97 % de Chine. Une précédente opération ciblée en 2022 avait montré que 96 % des articles étaient non conformes ou contrefaits, selon un rapport parlementaire en décembre.
Les Etats européens veulent imposer une taxation de 3 euros sur les petits colis à compter du 1er juillet 2026, qui pourrait même être portée à 5 euros en France selon l’issue de la loi de finances au Parlement.









