« J’ai planté des arbres sur ma jachère : dans quinze mois, ils feront 4 mètres de haut », lance Jairo Marin, tout sourire au volant de son pick-up, en désignant une parcelle tapissée de hautes herbes, de broussailles en fleurs et d’acacias sur son exploitation bananière de Capesterre-Belle-Eau, haut lieu de la culture de la banane, dans le sud volcanique de la Guadeloupe. L’agriculteur de 60 ans, propriétaire de ce domaine de 65 hectares, semble aussi fier de ses parcelles en friche que de ses rangées de bananiers.
« C’est de la jachère améliorée », explique l’exploitant : durant cet intervalle d’une quinzaine de mois entre deux générations de bananiers, les parcelles sont couvertes de plantes sélectionnées pour les propriétés de leur système racinaire, afin d’améliorer la porosité et la fertilité du sol. « C’est de l’agriculture régénératrice », poursuit l’affable sexagénaire, originaire de Colombie et désormais installé en Guadeloupe, après plusieurs années passées à la tête d’une exploitation en Martinique.
Ces méthodes, qui visent à faire des pratiques agricoles un « levier de restauration environnementale et de production durable », et à réduire l’utilisation de pesticides, de nématicides et d’herbicides, sont à mille lieues des habitudes qui prévalaient dans les bananeraies de la Guadeloupe il y a encore deux décennies. « Avant l’an 2000, tout ce qui finissait par “-cide”, on l’utilisait ! », s’amuse Jairo Marin.
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