Des propos antisémites filmés dans le plus grand aéroport de France. Une enquête est en cours au sujet de l’agression d’un enfant juif à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, révélée par la diffusion d’une vidéo où l’on entend un homme anglophone menacer et humilier l’enfant portant une kippa, exigeant qu’il « libère la Palestine » ou encore qu’il « danse ».
Une enquête pour violence commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion a été ouverte et confiée à la police aux frontières, a indiqué ce mardi 23 décembre à l’AFP le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), sans donner d’indications sur les faits.
Le préfet de police de Paris, Patrice Faure, a exprimé sur X son « indignation face à ces propos inadmissibles et insupportables », assurant qu’ils ne resteront pas « impunis » , dans une publication qui montre une image de la vidéo des faits. Associant à son message le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, il fait part de leur « pleine mobilisation face aux actes antisémites ».
Yonathan Arfi dénonce un « antisémitisme » décomplexé
Le compte pro-Israël SwordOfSalomon a publié dimanche sur X cette vidéo – déjà vue plus de 442 000 fois – en assurant qu’elle avait été tournée le 25 juin à l’aéroport de Roissy.
On y aperçoit un jeune garçon, dont le visage a été pixelisé, jouer avec une console de jeu puis un homme, dont on ne voit pas le visage, s’approcher, lui prendre le jouet et lui lancer en anglais « tu vas libérer la Palestine sinon je t’arrache ton chapeau », en référence à la kippa qu’on devine sur la tête de l’enfant. L’agresseur lui dit plusieurs fois, dans un mauvais français, « danse, “cachou” » – « cachou » pouvant vouloir dire « cochon » selon ce compte, l’enfant esquissant alors une danse.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a estimé auprès de l’AFP qu’il s’agissait d’« une illustration supplémentaire du climat d’antisémitisme qui règne depuis le 7 octobre (2023, date de l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, ndlr) en Europe ».
Yonathan Arfi s’est dit frappé par « le côté débridé, décomplexé de l’antisémitisme », un adulte s’en prenant à un enfant. « Ca démontre qu’il y a toujours derrière une essentialisation, une idée que les juifs, quels que soient leur âge et le lieu où ils habitent, devraient collectivement répondre d’une situation qui se déroule à des milliers de kilomètres », a-t-il ajouté, en référence aux deux ans de guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.
« Aucune compromission du Groupe ADP sur l’antisémitisme », a répondu l’exploitant des plates-formes aéroportuaires parisiennes, sollicité par l’AFP. « On travaille étroitement avec les services de l’Etat et toutes les parties prenantes de la communauté aéroportuaire dont le Grand Rabbin qui est l’un des aumôniers de l’aéroport », a ajouté le groupe.
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