Un an après la chute du régime du dictateur syrien Bachar Al-Assad, l’Allemagne amorce un changement majeur de sa politique migratoire. Berlin a expulsé, mardi 23 décembre, pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, un ressortissant syrien vers son pays, a annoncé le ministère de l’intérieur, en plein tour de vis migratoire sur fond d’essor de l’extrême droite.
L’individu, condamné pour vol aggravé, coups et blessures et chantage, a été remis « aux autorités à Damas dans la matinée », selon un communiqué du ministère, ajoutant qu’un ressortissant afghan, le deuxième cette semaine, avait également été expulsé.
« Les expulsions vers la Syrie et l’Afghanistan doivent être possibles. Notre société a un intérêt légitime à ce que les délinquants quittent notre pays », a affirmé le ministre de l’intérieur, Alexander Dobrindt, selon la même source.
Cette annonce intervient après des mois de discussions avec le gouvernement syrien. Des efforts similaires ont également été menés avec les talibans afghans. L’Allemagne avait pour politique de ne pas renvoyer chez eux les ressortissants de pays en guerre ou en cas de risque réel pour l’individu expulsé.
Durcissement de la politique migratoire
Le chancelier, Friedrich Merz, un conservateur allié aux sociaux-démocrates depuis sa victoire étriquée aux législatives de février, a donné un tour de vis à la politique migratoire du pays, sur fond d’essor du parti antimigrants Alternative pour l’Allemagne (AfD) pour qui la délinquance et de récents attentats islamistes sont dus à l’arrivée massive d’immigrés.
En novembre, M. Merz avait ainsi souligné que l’Allemagne pouvait « bien sûr » expulser des Syriens, même si le pays était en ruine et que des combats s’y poursuivent. L’Allemagne a également repris les expulsions vers l’Afghanistan, malgré le retour des talibans au pouvoir en 2021 et la répression dans ce pays.
Des centaines de milliers de Syriens et d’Afghans ont trouvé refuge en Allemagne, la plupart durant la crise migratoire de 2015, lorsque la chancelière d’alors, Angela Merkel, a ouvert les portes du pays. En juillet, l’Autriche est devenue le premier pays de l’Union européenne à expulser un ressortissant syrien vers son pays.












