- Aux Etats-Unis, les opportunités de travail sont nombreuses pour les sosies de Jésus.
- Au cinéma, le nombre de films chrétiens a doublé depuis 2022 et certains dépassent même les 200 millions d’euros de recettes au box-office.
- De leur côté, des photographes se spécialisent dans les grands événements de la vie chrétienne, proposant à des familles de poser avec le Christ.
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Le 20H
Prendre la pause avec un sosie du Christ. C’est une idée qui séduit de plus en plus de familles aux Etats-Unis où les ventes de bibles ont augmenté de 50 % en 2024. Dans ce contexte, des photographes se spécialisent dans les grands événements de la vie chrétienne, comme Makayla Avalos qui en a fait son credo depuis 5 ans. « Il y a beaucoup de travail en amont, mais au bout du compte, c’est très gratifiant, car j’ai l’impression d’avoir offert bien plus qu’un simple portrait de famille »,
explique cette photographe dans le reportage en tête de cet article.
Ce jour-là, alors que quatre famille ont réservé pour une séance dans un paysage quasi biblique, c’est une longue procession qui se met en route. Tous suivent Jésus, portant non pas sa croix, mais son spot de lumière et leur foi ne fait presque plus la différence entre le vrai et le faux. « C’est un peu surréaliste. Quand vous avez la foi, vous avez vraiment le sentiment qu’il est avec vous »
, lance le père de famille qui a payé 500 euros pour cette séance. « Quand je l’afficherai sur mon mur, je me sentirai encore plus proche de lui »,
renchérit une enfant.
Le sosie présent s’appelle Nate Green, et le reste du temps, ce dernier est chargé de prévention et de sécurité. « je ne suis plus tout jeune mais j’aimerais incarner Jésus encore un peu et aider ces gens à trouver ce qu’ils cherchent »,
confie ce dernier, précisant qu’« il y a beaucoup de demandes. »
« Donner vie aux Écritures Saintes »
Et les marchands du temple vont jusqu’à faire de Jésus une star de ciné. Alors que le nombre de films chrétiens a doublé depuis 2022, avec près de 500 titres cette année, le secteur est en pleine ascension. Certains de ces films, tels les plus gros succès hollywoodiens, dépassent même les 200 millions d’euros de recettes au box-office.
Le cœur de cette industrie du film chrétien, bat non pas Hollywood, mais à Salt Lake City, où les entreprises du secteur sont très nombreuses. Des dessins animés sur la Bible aux romances chastes en passant par les péplums, Living Scriptures, une plateforme vidéo chrétienne, compte plus de 5000 œuvres au catalogue. A mi-chemin entre prosélytisme et divertissement, elles revendiquent 250 000 téléspectateurs, un chiffre en hausse. « Globalement, notre but, c’est d’offrir du contenu sûr. Les gens qui ont la foi ne sont pas du tout satisfaits du contenu des plateformes de streaming : obscénités et langages orduriers. Mais le cœur de notre mission, c’est de donner vie aux Écritures Saintes, et ce, depuis le plus jeune âge », e
xplique Matt Brown, son président directeur général.
« Ça me dérange qu’on en fasse une industrie »
Depuis huit ans, Sean Perry, acteur, prête ses traits au Messie. « Ces enfants savaient que j’étais un acteur, mais ils avaient quand même cette révérence envers moi. C’était un bon moment »,
explique ce dernier en référence à un tournage pour lequel il a été rémunéré seulement 350 euros, loin des tarifs habituels. Car ce dernier, très pieux, se sent comme investi d’une mission. Les larmes lui montent même, en évoquant ce rôle pas comme les autres. « J’ai joué beaucoup de rôles, mais ça, c’était très différent. Avant de me lancer, je lui ai demandé : Dieu, est-ce que ça te va si je le fais ? Et depuis, chaque fois, avant, je jeûne, je prie »,
ajoute ce dernier. « Et quand je vois ces photos, je veux que personne ne voit Sean Perry, je veux que tout le monde y voit le Christ. »
Mais certains sont mal à l’aise avec l’idée de transformer Jésus en tête d’affiche. « C’est bien d’essayer de comprendre Jésus à travers le média moderne, y compris la télé, sans aller jusqu’à en faire une vedette. Ça me dérange qu’on en fasse une industrie. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé »,
estime la révérende Holly Huff, pasteure.











