Cela fait déjà un mois que les Etats-Unis vivent au rythme de la holiday season, avec ses jus de pomme chauds, ses dindes sous plastique et ses ours polaires en toile gonflable. Cette période presque ininterrompue de retrouvailles familiales, croisant les agapes juives (Hanoukka), chrétiennes (Noël) et afro-américaines (Kwanzaa), s’est ouverte le 26 novembre, lors du traditionnel repas de Thanksgiving, une manière d’exprimer sa gratitude envers les bonnes choses de la vie. L’origine de cette fête fédérale remonte à 1621, alors que les colons britanniques récoltaient leur première moisson.
Parisienne, expatriée à New York depuis la rentrée, j’ai été invitée à célébrer mon premier turkey day (« journée de la dinde ») chez Ashley, l’ancienne correspondante de lycée de mon mari, installée depuis peu dans le Connecticut, à deux heures au nord de Manhattan. Démocrate assumée, pin’s « I voted » (« J’ai voté ») vissé au col dès le début des élections municipales (la période d’early voting a commencé en octobre, quinze jours avant le jour officiel du scrutin), cette femme d’affaires redoutable, adepte des voitures manuelles – curiosité folklorique dans un pays entièrement voué aux boîtes automatiques –, est aussi une célibataire exigeante, follement attachée à son doodle, une sorte de gros caniche touffu, avec lequel peu d’hommes semblent pouvoir rivaliser.
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