Avec notre correspondante à Dakar, Pauline Le Troquier
Au Sénégal, au moins trois jeunes Nigérianes ont été victimes de prostitution forcée dans la région de Kédougou. La cheffe du réseau, elle-même de nationalité nigériane, aurait organisé leur voyage jusqu’à son domicile situé aux abords de la ville. Les jeunes filles pensaient décrocher un contrat dans la restauration.
À leur arrivée, elles auraient été séquestrées avant de subir un rituel de soumission, destiné à les contraindre à obéir et à garder le silence, précisent les forces de sécurité.
La proxénète a reconnu avoir perçu 900 000 francs CFA, soit près de 1 400 euros, issus de l’exploitation sexuelle des trois jeunes femmes. Une grande partie de cette somme aurait été reversée à des membres de sa famille restés au Nigeria, soupçonnés d’avoir participé au recrutement des victimes.
Les trois jeunes femmes ont été prises en charge par une association sénégalaise spécialisée dans l’accompagnement des victimes de traite et d’exploitation sexuelle.
La région de Kédougou est particulièrement exposée à ce phénomène. Le développement des mines d’or artisanales s’y est accompagné d’une hausse significative des cas de traite de personnes. De nombreuses victimes, originaires d’Afrique de l’Ouest, sont contraintes de se prostituer à proximité des sites d’orpaillage.







