Avec Steve Bannon, les choses sont claires. « Nous sommes en guerre. » Tels furent les premiers mots prononcés sur scène, vendredi 19 décembre, par l’ancien conseiller spécial de Donald Trump. Le présentateur de l’émission en ligne « The War Room » s’exprimait à l’occasion de la seconde journée du grand rassemblement annuel de l’organisation conservatrice Turning Point USA, en deuil de son fondateur, Charlie Kirk, assassiné début septembre. « En guerre », disait Steve Bannon, en oubliant une précision importante : « Avec nous-mêmes. » Dans sa veste éternelle de chasseur, il est intervenu à sa manière, brutale, dans les débats qui agitent les trumpistes en cette fin d’année. Les invectives et les anathèmes s’étaient multipliés depuis la veille, donnant un aperçu de la crise identitaire de la droite américaine.
Cette crise n’a rien à voir avec le coût de la vie, qui est pourtant le sujet majeur de préoccupation dans l’opinion publique. Dans la bulle MAGA (« Make America great Again »), deux questions fondamentales se posent. La première concerne Israël, à la place démesurée dans l’esprit du public et des intervenants. La seconde, adjacente, concerne la définition même du mouvement populiste nationaliste américain, de cette coalition hétéroclite rassemblée dans le sillage de Donald Trump. Pour s’inscrire dans le temps, doit-elle être inclusive, ou exclusive ? Deux termes non conciliables. Or le second semble actuellement l’emporter, en imposant une lecture blanche et chrétienne de l’identité américaine.
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