- Les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept pays de l’UE étaient réunis en sommet à Bruxelles jeudi afin de trouver une solution pour financer l’Ukraine au cours des deux ans à venir.
- Les négociations ont duré jusque tard dans la nuit sur la meilleure manière de procéder à ce financement.
- Les dirigeants ont réussi à arracher un accord au milieu de la nuit.
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Ukraine-Russie : la perspective de négociations relancée ?
L’annonce a été faite vers 3 heures du matin depuis Bruxelles. Les dirigeants européens ont trouvé un accord dans la nuit de jeudi à vendredi pour débloquer 90 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, a annoncé le président du Conseil, Antonio Costa. « Nous avons conclu un accord. La décision d’accorder une aide de 90 milliards d’euros à l’Ukraine pour 2026-2027 a été approuvée »,
a-t-il écrit sur le réseau social X. L’aide allouée à Kiev va prendre la forme d’un prêt à taux zéro.
Les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept étaient réunis en sommet en Belgique avec un objectif clair : trouver une solution pour financer l’Ukraine au cours des deux ans à venir. Mais les négociations ont duré jusque tard dans la nuit sur la meilleure manière de procéder à ce financement. L’option privilégiée par l’Allemagne et la Commission européenne, celle de s’appuyer sur les avoirs russes gelés en Europe, a été écartée après quatre heures d’échanges entre dirigeants, à huis clos, sans téléphone.
Volodymyr Zelensky satisfait
Volodymyr Zelensky s’est félicité ce vendredi 19 décembre de ce prêt de 90 milliards d’euros accordé par l’Union européenne à son pays. « Il s’agit d’un soutien important qui renforce véritablement notre résilience »
, a écrit le président ukrainien sur le réseau social X en remerciant les dirigeants européens. « Il est important que les actifs russes restent immobilisés et que l’Ukraine ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir »
, a-t-il ajouté concernant les avoirs russes au sujet desquels les Européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord.
« Cela envoie un message clair de l’Europe à Poutine : cette guerre n’en vaut pas le coût »,
a assuré le chancelier allemand Friedrich Merz sur X. « C’est un message décisif pour mettre fin à la guerre, car (Vladimir) Poutine ne fera des concessions que lorsqu’il comprendra que sa guerre ne lui rapportera rien »
, a-t-il déclaré par la suite. Le dirigeant allemand soutenait pourtant depuis des mois une utilisation des avoirs gelés russes en Europe pour financer ce prêt. Il a donc quitté Bruxelles sans avoir eu gain de cause.
I am grateful to all leaders of the European Union for the European Council’s decision on €90 billion in financial support for Ukraine in 2026–2027. This is significant support that truly strengthens our resilience. It is important that Russian assets remain immobilized and that… — Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) December 19, 2025
Faute d’accord sur ce recours aux avoirs de la banque centrale russe, totalement inédit et à haut risque, les Vingt-Sept se sont ralliés à un emprunt commun. « Nous nous sommes engagés, nous avons tenu promesse »
, s’est félicité devant la presse le président du Conseil européen Antonio Costa, qui a mené les travaux de ce sommet. « Garantir 90 milliards d’euros à un autre pays pour les deux prochaines années, je ne crois pas que cela se soit jamais vu dans notre histoire »
, a de son côté jugé la Première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE jusqu’à la fin de l’année. Maintenant, « il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine »
, a pour sa part jugé le président français Emmanuel Macron.
Les dirigeants des Vingt-Sept États membres devaient coûte que coûte trouver une solution durable pour Kiev, qui risquait d’être à court d’argent dès le premier trimestre 2026. Ils s’étaient engagés à assurer l’essentiel du soutien financier et militaire après la fermeture du robinet américain décidée par le président Donald Trump. Les besoins de financement de Kiev ont été estimés à 137 milliards d’euros, l’UE s’engageant à prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d’euros. Le reste devant être assuré par les autres alliés de l’Ukraine, comme la Norvège ou le Canada. Concrètement, les Vingt-Sept vont accorder à Kiev un prêt à taux zéro, financé par le budget de l’UE, que l’Ukraine n’aura à rembourser que si la Russie lui paie des réparations, a précisé devant la presse la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.










