Condamnée au silence dans un pays où tous les partis politiques ont été dissous en mai, l’opposition malienne tente d’exister en exil. Début décembre, plusieurs de ses représentants ont lancé la Coalition des forces pour la République (CFR), un mouvement clandestin qui réclame le départ des militaires au pouvoir à Bamako et dont l’imam Mahmoud Dicko, qui vit en Algérie depuis décembre 2023, a été désigné comme le « référent républicain ».
D’après le communiqué de l’organisation publié le 4 décembre et signé par son porte-parole, l’économiste Etienne Fakaba Sissoko, la CFR cherche à fédérer « toutes les couches de la vie socio-économique du Mali, dont les anciens leaders des partis politiques dissous, les fonctionnaires, les militaires, les jeunes, les femmes, la société civile ». Tout en prônant la désobéissance civile, elle appelle à l’ouverture d’un dialogue national « avec les acteurs armés maliens », dont le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida), et le Front de libération de l’Azawad (FLA).
L’initiative aurait eu peu d’échos, si elle n’était pas associée à l’un des leaders religieux les plus influents du Mali. Entre mai et août 2020, l’imam Dicko avait fortement contribué aux mobilisations populaires organisées par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) contre le pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta. Des manifestations qui avaient fragilisé l’exécutif malien et favorisé le coup d’Etat du 18 août 2020 perpétré par des militaires emmenés par Assimi Goïta, alors colonel et chef des forces spéciales de l’armée.
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