Une « catastrophe annoncée », des « pertes de chance » et des « coûts indirects » en dizaines de milliards d’euros : tel est le bilan peu reluisant d’une commission d’enquête parlementaire sur « les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap, et les coûts de ces défaillances pour la société », dont le rapport doit être présenté mercredi 17 décembre au terme de dix semaines d’auditions et de visites de terrain.
Lancée par le groupe socialiste de l’Assemblée nationale, cette commission a rapproché ces deux thématiques distinctes car « le constat de carence était convergent dans les difficultés d’accès aux soins et d’accompagnement », explique le rapporteur, Sébastien Saint-Pasteur (Parti socialiste, Gironde). Les besoins de la population augmentent fortement, alors que la prise en charge reste stable ou se dégrade, notamment par manque de personnel, ce qui entraîne un « effet ciseau » avec une baisse de la qualité de soins, des obstacles administratifs ou des droits non respectés.
« Dans les deux secteurs, on a des dispositifs pas toujours lisibles, accessibles ou en lien les uns avec les autres. Parfois, ce sont des expérimentations liées à des appels à projets, pas toujours évaluées ou pérennisées », complète la présidente de la commission d’enquête, Nicole Dubré-Chirat. La députée Renaissance du Maine-et-Loire avait déjà dressé un constat similaire dans un rapport sur les urgences psychiatriques, publié fin 2024. Mais ce nouveau rapport présente un nouveau prisme : comment mieux gérer les dépenses publiques et mesurer les « coûts évités », c’est-à-dire les économies potentielles générées par une prise en charge efficace, à court ou à long terme ?
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