Seuls les Ukrainiens et les Suédois comprennent pourquoi il est important d’avoir des médias de service public forts, bénéficiant de financements pérennes. C’est en tout cas ce qu’affirmait la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans un entretien au Monde, le 18 septembre. Elle y soulignait qu’en Suède, « le chef d’état-major lui-même s’est élevé publiquement, dans une tribune, pour qu’on ne s’attaque pas aux crédits de l’audiovisuel public ».
De fait, le projet de loi de réforme de l’audiovisuel public, présenté par le gouvernement libéral-conservateur et son allié d’extrême droite, et adopté par le Parlement le 22 octobre, rappelle le rôle « central » de la télévision publique (Sveriges Television, SVT), de la radio publique (Sveriges Radio, SR) et de la société de radiodiffusion éducative (Utbildnings Radio, UR), dans « la diffusion d’informations et de connaissances au grand public, y compris dans des conditions perturbées, telles que les crises en temps de paix et des situations d’alerte renforcée ».
Mais cette même réforme, entrée en vigueur le 2 décembre, suscite de vives critiques, y compris provenant de l’Agence de recherche de la défense suédoise, qui a constaté, dans un avis au gouvernement, qu’elle risquait de « nuire à la préparation de la Suède ». En cause, notamment, le budget, prévu pour huit ans, et bien inférieur à ce que demandaient les présidents des trois sociétés d’audiovisuel public.
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