A peine emprisonné, sitôt libéré ? Jair Bolsonaro, détenu depuis fin novembre, pourrait voir sa condamnation fortement réduite à la suite de l’adoption par les députés brésiliens, mercredi 10 décembre, d’une loi visant à alléger les sentences des individus condamnés pour tentative de coup d’Etat. Dans l’hypothèse qui lui serait la plus favorable, la durée de détention de l’ancien président d’extrême droite (2019-2023) pourrait passer de vingt-sept ans et trois mois à seulement deux ans et quatre mois.
Le texte a été adopté en pleine nuit, à 2 h 30, au terme de débats houleux ponctués d’incidents de séance. Les députés de gauche, dénonçant un coup de force anticonstitutionnel, ont haussé le ton. Glauber Braga, élu du Parti Socialisme et liberté (PSOL 50, gauche), est allé jusqu’à s’installer au perchoir, prenant de force le siège du président de la Chambre. L’élu a été évacué par la police du Congrès, qui a ordonné la sortie de la presse et l’interruption de la retransmission en direct de la séance.
Tout cela n’a pas empêché l’adoption de la loi, à une très large majorité de 291 voix contre 148. Cette dernière comporte trois mesures clés : elle interdit le cumul des peines des différentes condamnations liées à un crime de coup d’Etat, ne retenant que la plus lourde ; elle accélère l’accès à un régime ouvert pour les détenus ayant accompli un sixième de leur peine, contre un quart auparavant ; enfin, elle permet de prendre en compte des jours de travail ou d’étude pour abréger la durée d’incarcération.
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