L’initiative va encore faire grimper la tension avec Caracas. Donald Trump a annoncé, mercredi 10 décembre, que les Etats-Unis avaient saisi un pétrolier au large du Venezuela. « Nous venons tout juste de saisir un pétrolier au large du Venezuela, un grand pétrolier, très grand, le plus grand jamais saisi », a-t-il affirmé.
Le président américain n’a pas donné de détails sur le navire, son propriétaire ou sa destination. « Il a été saisi pour de très bonnes raisons », a-t-il seulement ajouté, en précisant que les Etats-Unis comptaient garder la cargaison.
L’administration Trump multiplie les mesures, économiques et militaires, pour tenter d’évincer le dirigeant vénézuélien, Nicolas Maduro. Donald Trump a estimé que les jours de ce dernier étaient « comptés » dans un récent entretien avec le site Politico. Les Etats-Unis ont notamment conduit de multiples frappes contre des embarcations accusées de transporter de la drogue en mer des Caraïbes.
La principale ressource du Venezuela est le pétrole brut, qui est soumis à un embargo. Cela oblige le pays à écouler sa production sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie d’un pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.
« Ingérence illégale et brutale »
Le Venezuela fournit 1,1 million de barils par jour de pétrole brut, principalement à la Chine, selon des analystes. Le représentant commercial de l’Union européenne à Caracas, Jaime Luis Socas, a déclaré que les achats de pétrole brut au Venezuela chuteraient de 75 % cette année, passant de 1,535 milliard d’euros en 2024 à 383 millions d’euros en 2025.
Nicolas Maduro, lui, a « exigé », mercredi, « la fin de l’ingérence illégale et brutale » des Etats-Unis qui ont déployé un important dispositif militaire et ont donc annoncé, mercredi, avoir saisi un pétrolier. « Depuis le Venezuela, nous demandons et exigeons la fin de l’ingérence illégale et brutale du gouvernement des Etats-Unis au Venezuela et en Amérique latine », a lancé le président vénézuélien devant ses partisans dans le centre de Caracas.
« Nous exigeons qu’on en finisse avec les politiques de changement de régime, les coups d’Etat et les invasions dans le monde », a lancé Nicolas Maduro lors d’une manifestation organisée le même jour que la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo, à laquelle n’a pas pu assister la lauréate, la cheffe de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado.
« Plus de Vietnam ! Plus de Somalie ! Plus d’Irak ! (…) Assez de guerres impériales ! (…) Cette patrie ne sera jamais colonisée par aucun empire ! », a poursuivi M. Maduro, sans faire allusion à la saisie du pétrolier mais critiquant l’attribution du prix Nobel à Maria Corina Machado.












