Ce fut la rencontre de deux rois Ubu, un moment au-delà de toute parodie et de toute satire, au point qu’il est impossible d’en rire. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, et celui des Etats-Unis, Donald Trump, ont fait du tirage au sort de la Coupe du monde 2026, vendredi 4 décembre, à Washington, un show à leur propre gloire.
Bien plus que la composition des 12 groupes de la compétition, on en retient la remise par l’un à l’autre d’un « prix de la paix », sidérante manifestation de servilité du patron du football mondial envers le chef d’Etat. « Le président de la FIFA salue les efforts infatigables du président Trump pour unir les gens dans un esprit de paix », ose un communiqué de la confédération.
Tous deux affichent une amitié de longue date, mesurable au nombre de passages de Gianni Infantino dans le bureau Ovale – pour autant de scènes de flagornerie ou de bouffonnerie. Le despotisme est toujours clownesque.
De Poutine à Ben Salman
« [Donald Trump] dit ce que beaucoup de gens pensent mais n’osent peut-être pas dire. (…) Nous devrions tous soutenir ce qu’il fait parce qu’il fait de très bonnes choses », déclarait le Suisse le 6 novembre. Bafouant encore l’obligation de neutralité inscrite dans les statuts de la FIFA, où figure aussi l’interdiction de toute forme de discrimination, à rebours du projet politique de Donald Trump.
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