La structure métallique, touchée mi-février 2025 par un drone russe explosif selon Kiev, avait été installée en 2016 et officiellement inaugurée en 2019. Elle recouvre le réacteur nucléaire qui a explosé en avril 1986, dans ce qui reste à ce jour le pire accident nucléaire de l’histoire. Cette arche protège un premier sarcophage construit par les Soviétiques.
Dans son rapport publié en fin de semaine dernière, l’AIEA a confirmé que l’arche protectrice avait « perdu ses fonctions de sécurité primaires, y compris la capacité de confinement ». Une conséquence que l’Ukraine attribue à l’explosion d’un drone russe en février.
Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheure au Conservatoire des arts et des métiers (Cnam) en physique nucléaire, affirme au micro de Jelena Tomic pour RFI que des réparations sur la structure métallique ont été faites depuis, mais qu’elles ne sont « pas assez correctes pour que le confinement de matières radioactives soit totalement parfait ». Elle rappelle que le drone « a fait un trou de 15m² à l’époque, à peu près à 87 mètres de haut », et qu’il y a eu ensuite « un incendie » qui n’a pu être éteint qu’au bout de 15 jours. « Les pompiers et les équipes avaient fait des trous un peu partout pour permettre d’arrêter le feu. Maintenant, avec l’hiver qui débute, il y a intérêt à refermer l’ensemble de la structure », poursuit Emmanuelle Galichet.
La spécialiste ne veut toutefois pas semer de panique. « Il n’y a aucun risque, aujourd’hui, pour la sûreté des populations autour de Tchernobyl », dit-elle. Le rapport de l’AIEA constate lui aussi qu’il n’y a « pas de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance ». « Une restauration rapide et complète reste essentielle pour prévenir une dégradation supplémentaire et garantir la sûreté nucléaire à long terme », confirme aussi Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, cité dans le rapport.
L’agence a précisé que le site entreprendrait des réparations temporaires supplémentaires pour soutenir le rétablissement de la fonction de confinement de l’arche protectrice en 2026, avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), « ouvrant la voie à une restauration complète une fois le conflit terminé » avec la Russie.
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