Dominique Versini, actuelle adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été nommée jeudi 4 décembre au poste de Défenseure des enfants auprès de la Ville, créé alors que le périscolaire parisien est mis sous tension par une série d’enquêtes pour violences sexuelles. L’ancienne Défenseure des enfants au niveau national, 71 ans, sera chargée de « recevoir les saisines des enfants, de leurs parents et de toute personne y ayant un intérêt légitime, en les instruisant », explique la Mairie dans un communiqué.
Elle devra les orienter vers la justice en cas de « situation de danger d’un enfant ». Sa fonction est « indépendante de l’administration et de l’exécutif parisien », ajoute la Mairie, précisant que Dominique Versini démissionne de ses fonctions de conseillère de Paris et d’adjointe chargée des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance.
« Je serai la garante de l’intérêt supérieur des enfants et à l’écoute des familles dont les attentes vis-à-vis de l’administration sont légitimes », assure la Défenseure, qui évoque une « hausse de témoignages d’enfants révélant avoir été victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles par des agents de l’administration parisienne ». « Je souhaite aller à la rencontre des familles concernées afin de les écouter », ajoute l’ancienne secrétaire d’Etat sous la présidence de Jacques Chirac et cofondatrice du Samusocial.
Quinze enquêtes ouvertes
Ce nouveau poste, « une première en France à l’échelle d’une collectivité locale », a été créé dans le cadre d’un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, adopté en novembre au Conseil de Paris. Il vise à « accompagner la libération de la parole » et à « mieux repérer » les violences à l’encontre des enfants, alors que les écoles de la capitale sont secouées par une série de plaintes pour agressions sexuelles.
Quinze enquêtes ont été ouvertes en 2025 pour des agressions sexuelles présumées dans des écoles maternelles parisiennes, selon la procureure spécialisée mineurs du parquet de Paris, Lisa-Lou Wipf, qui relevait à la fin de novembre « une recrudescence importante du nombre de signalements » visant principalement des animateurs du périscolaire qui dépendent de la Mairie.
En 2025, trente animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuel, selon la mairie. Outre la saisine de la Défenseure des enfants, le plan de la Mairie de Paris prévoit le renforcement du recrutement et de la formation des animateurs du périscolaire et la « suspension immédiate » de l’agent mis en cause. Un document détaillant les mesures a été envoyé jeudi aux 100 000 parents d’élèves de la capitale par la plateforme Paris Classe numérique (PCN).















