- Deux médecins du centre hospitalier de Vendôme ont été révoqués, a indiqué ce jeudi l’Agence régionale de santé.
- Ils avaient été mis en examen en juillet 2024 pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel.
- Les praticiens avaient été mis en cause par 8 femmes.
Une sanction « particulièrement rare »,
qui « reflète la gravité des faits en cause »
, selon la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val de Loire, Clara de Bort, qui en a fait part dans un message publié sur LinkedIn. Deux médecins, dont le chef des urgences du centre hospitalier de Vendôme (Loir-et-Cher), ont été révoqués à l’issue de la procédure disciplinaire initiée en octobre 2024 après des révélations de violences sexuelles (nouvelle fenêtre), comme l’a aussi indiqué ce jeudi 4 décembre l’ARS à l’AFP.
Huit femmes ont porté plainte
Mis en examen en juillet 2024 pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel, les deux praticiens hospitaliers avaient été mis en cause par 8 femmes (médecin, infirmière ou interne) pour des faits parfois étalés sur plusieurs années. Dans le cadre de l’enquête, ces femmes avaient plus précisément déposé plainte contre « trois médecins, âgés de 52 à 63 ans, travaillant au sein du service des urgences, dont le chef de ce service »
, avait relaté la procureure de la République de Blois Charlotte Beluet.
Quatre des huit plaignantes disaient avoir été victimes des deux médecins aujourd’hui révoqués, avait alors indiqué le parquet de Blois, saisi en mars 2024 par la directrice de l’hôpital après la dénonciation de ces faits. Le troisième médecin était quant à lui mis en cause par une plaignante dénonçant des faits de harcèlement sexuel. « Plusieurs autres femmes (…), sans déposer plainte, décrivaient des faits d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel et/ou moral »
, avait noté la procureure de la République de Blois.
Une procédure disciplinaire avait été lancée à l’encontre des deux hommes aujourd’hui révoqués, qui contestent tous les deux les faits leur étant reprochés. À l’issue de celle-ci, le Centre national de gestion (CNG) de la fonction publique hospitalière a prononcé la révocation des médecins le 27 novembre. L’ARS a précisé à l’AFP jeudi que la procédure disciplinaire était terminée.
« La parole des victimes a été entendue »
La décision « envoie un message clair : les comportements sexistes, les violences sexuelles et toute forme de harcèlement n’ont pas leur place à l’hôpital »
, a souligné Clara de Bort sur LinkedIn. « La parole des victimes et anciennes victimes a été entendue »
, a-t-elle ajouté, « malgré l’épreuve que constitue bien souvent une telle démarche »
.
Dans cette affaire, deux femmes cadres de santé ont aussi été mises en examen en octobre 2024, notamment pour « menace et actes d’intimidation », ainsi que le troisième médecin précédemment cité, pour « harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions ». Tous trois avaient alors réfuté les faits, selon le parquet de Blois. Privé de plusieurs de ses médecins en plein cœur de l’été 2024, l’hôpital avait tenté de « maintenir l’offre de soins » en dépit d’effectifs déjà en grande tension.










