La guerre continue alors que la paix est au cœur des pourparlers. La Russie a revendiqué lundi 1er décembre au soir la prise de la ville de Pokrovsk dans l’est de l’Ukraine, un nœud logistique clé pour les forces ukrainiennes, ainsi que celle de Vovtchansk dans le nord-est. Cette annonce intervient alors que l’émissaire américain Steve Witkoff est attendu en Russie ce mardi pour échanger avec Vladimir Poutine au sujet du plan proposé par Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
« Le chef de l’état-major Valeri Guerassimov a rendu compte à Vladimir Poutine de la libération des villes de Krasnoarmeïsk (le nom russe de Pokrovsk, ndlr) et de Vovtchansk », a indiqué le Kremlin sur Telegram. Ce dernier précise que le président russe a été tenu au courant dimanche soir, mais l’information a été rendue publique lundi.
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Le ministère russe de la Défense a publié dans la foulée une vidéo présentée comme montrant les soldats russes hissant leur drapeau sur la place centrale de Pokrovsk.
Un tremplin pour les forces russes pour avancer vers l’ouest
Les combats pour Pokrovsk, qui comptait quelque 60 000 habitants avant la guerre, se déroulent depuis de nombreux mois. Des centaines de soldats russes s’étaient infiltrés dans la ville à partir de septembre, mettant à mal les défenses ukrainiennes.
Cette cité a une position stratégique de premier plan, située à la croisée de plusieurs routes et voies ferrées conduisant aux dernières places fortes des troupes ukrainiennes dans l’est.
Sa prise compliquera le ravitaillement des militaires ukrainiens ailleurs sur le front et offre aux soldats russes un tremplin pour avancer vers l’ouest, où les défenses ukrainiennes sont plus éparses, et vers le nord, où se trouvent les grandes villes de Kramatorsk et de Sloviansk. Sa prise menace aussi d’encerclement la garnison ukrainienne dans la ville voisine de Myrnograd.
L’Ukraine avait dépêché début novembre des renforts à Pokrovsk, dont des forces spéciales, et nié tout encerclement de ses troupes dans ce secteur.
La crainte d’un accord défavorable à Kiev pris en Russie
La ville de Vovtchansk, située dans la région de Kharkiv (nord-est), est-elle au coeur de combats depuis mai 2024, qui ont laissé la cité quasi entièrement détruite. Les positions n’y avaient pas bougé depuis de nombreux mois avant de récentes avancées russes. Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a qualifié la prise de Vovtchansk de « pas important vers la victoire et la réalisation des objectifs » de Moscou en Ukraine.
Cette annonce intervient donc alors que les Ukrainiens négocient avec les Américains sur le plan de Washington visant à mettre fin à la guerre, dans lequel l’un des sujets épineux est justement la question des territoires occupés par Moscou.
L’émissaire américain Steve Witkoff est d’ailleurs attendu en Russie mardi pour échanger avec Vladimir Poutine à ce sujet. Cette rencontre est redoutée par les Européens qui se sentent mis à l’écart de ces tractations. Surtout, ils craignent qu’un accord défavorable à Kiev ne se décide sans eux.
« Je crains que toute la pression soit exercée sur le côté le plus faible, car la reddition de l’Ukraine, c’est la manière la plus facile de mettre fin à cette guerre », a affirmé lundi la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas, à l’issue d’une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense de l’UE. Et d’ajouter : « Si nous voulons que cette guerre s’arrête, mais qu’elle ne reprenne pas dans quelques années, si nous voulons que cette guerre ne s’étende pas, alors nous devrions mettre toute la pression sur celui qui est l’agresseur, c’est-à-dire la Russie. »
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