Douaa Bourhaba fouille dans son téléphone, puis tend l’appareil. Sur l’écran, une vidéo la montre, tee-shirt blanc et cheveux noirs, hurlant, se débattant, tandis qu’un policier l’agrippe au milieu des manifestants. Le 29 septembre, à Rabat, la jeune femme de 20 ans a été prise à partie par les forces de l’ordre au cours d’un rassemblement de la génération Z (GenZ). « C’était brutal », s’indigne-t-elle, la main sur son bras droit encore endolori. A ses côtés, Zakaria Lasry opine. Un de ses amis a eu les vertèbres cervicales blessées après avoir été matraqué à Casablanca. « Les autorités ont voulu nous effrayer », accuse le garçon de 22 ans.
Les rassemblements des premiers jours, interdits par les autorités, ont été le théâtre de nombreuses violences policières racontées dans le détail par des victimes ou des témoins. Après deux semaines de mobilisation, ces débordements et ceux d’une minorité de jeunes, venus se greffer aux manifestants, ont fini par décourager les plus téméraires, dissuadés par la crainte de finir au commissariat ou devant un juge. « Mes parents m’ont supplié de ne plus manifester, ils ont trop peur pour moi », confie un jeune homme de 24 ans, sous le couvert de l’anonymat.
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