- Générations Futures et Data for Good publient une carte interactive permettant de visualiser la présence des principaux polluants chimiques dans l’eau du robinet en France.
- Il est ainsi possible de visualiser son exposition aux pesticides, leurs métabolites, aux PFAS ou encore aux nitrates.
- Les données sont issues des contrôles sanitaires effectués par les Agences régionales de santé.
Votre eau du robinet contient-elle des produits chimiques ? Et si oui, lesquels ? Deux questions auxquelles ont voulu répondre les ONG Générations Futures et Data for Good qui publient, jeudi 16 octobre, une carte interactive « Dans Mon Eau » (nouvelle fenêtre) permettant de visualiser les principaux polluants chimiques dans l’eau du robinet en France. Un outil qui permet de voir, à l’échelle d’une commune et d’une adresse, si les habitants sont exposés à des pesticides et leurs métabolites, des PFAS (nouvelle fenêtre), des nitrates, du CVM (chlorure de vinyle monomère, produit chimique utilisé principalement dans la fabrication de PVC) ou du perchlorate.
« L’objectif, c’est de permettre aux populations de prendre conscience de l’impact des activités humaines sur une ressource cruciale pour tous. Pour pouvoir comprendre et agir »,
a ainsi pointé lors d’un point presse Lou Welgryn, coprésidente de Data for Good.
Des situations très variables d’un territoire à l’autre
Pour réaliser cette carte, les deux organisations se sont appuyées sur les données officielles des contrôles sanitaires, effectués par les Agences régionales de santé (ARS) pour chaque unité de distribution d’eau potable (UDI), soit le réseau de canalisation qui alimente tout ou partie d’une commune et considéré comme homogène. Des données qui seront actualisées tous les mois.
Avec une bonne nouvelle : la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec plus de 87% des UDI conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires. Mais la situation varie considérablement d’un territoire à l’autre. Le nord de l’Hexagone est particulièrement concerné par les cas de non-conformité et des recommandations de non-consommation de l’eau. Principalement en raison de la présence de métabolites de pesticides.
Côté mauvaises nouvelles : dans 709 UDI (3%) l’eau pourrait faire « l’objet de recommandations de restrictions de la consommation pour tout ou partie de la population »,
pointe le rapport de Générations Futures et Data for Good. Par ailleurs, certaines zones sont contaminées par plusieurs types de polluants, à des teneurs élevées et simultanément, des situations qui « doivent être considérées comme prioritaires à traiter par les pouvoirs publics »,
pointent les deux organisations.
En prenant en compte chaque type de polluant : 176 UDI sont aujourd’hui en dépassement de la limite de qualité pour les nitrates. Concernant les PFAS, les données sont plutôt rassurantes : sur les 11.000 unités de distribution examinées, seules 141 (1,2%) dépassent les limites réglementaires ou recommandées. Toutefois, tempèrent les ONG, « ces données n’incluent pas le
TFA, le PFAS le plus présent dans l’eau potable
»
et 12 UDI dépassent les limites sanitaires pour les « polluants éternels ». C’est notamment le cas de la commune d’Arrentès de Corcieux, dans les Vosges.
Une pétition pour agir
Concernant les pesticides, ils sont retrouvés dans près d’un tiers (31,5%) des réseaux de distribution d’eau potable. « Le chloridazone desphényl est responsable à lui tout seul de 86% des non-conformités actuelles liées aux pesticides »,
pointe Générations Futures. Quant aux métabolites de pesticides, c’est le chlorothalonil R471811 qui reste le plus problématique, présent dans 22,3% des UDI.
Face à ces résultats, Data for Good et Générations Futures annoncent lancer une pétition pour demander « une surveillance renforcée de la qualité de l’eau potable »
, une « protection à la source »
et une « gestion transparente et fondée sur la santé de l’eau potable ».
D’autant qu’en juillet dernier, l’Union européenne a épinglé Paris pour des « manquements »
dans la surveillance de la qualité de l’eau potable sur le territoire et dans l’information transmise au public.









