- Le parquet national financier a décidé lundi 13 octobre que Nicolas Sarkozy serait incarcéré à compter du 21 octobre à la prison de la Santé.
- Cet établissement pénitentiaire figure parmi les plus emblématiques de France.
- Voici pourquoi.
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Soupçons de financement libyen : Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison
42 rue de la Santé. C’est au cœur du 14e arrondissement de Paris que Nicolas Sarkozy va être incarcéré, après avoir été condamné, en première instance, à cinq ans d’emprisonnement dans l’affaire des financements libyens. Comme l’a décidé le parquet national financier ce lundi 13 octobre, l’ancien chef d’État va intégrer les murs de la prison de la Santé à partir de mardi 21 octobre. Un lieu chargé d’histoire.
Conçu et dessiné sous le Second Empire par Joseph Auguste Émile Vaudremer, l’établissement ouvre ses portes en 1867. Il peut accueillir environ un millier de détenus, même si cette jauge sera allègrement dépassée au fil des années, allant jusqu’au double. À l’époque, l’établissement pénitentiaire compte parmi les plus modernes du pays « avec un système de chauffage central, des sièges d’aisances individuels, des bains, un ingénieux système de restauration collective par réseaux souterrains »
, assure Caroline Soppelsa, historienne de l’architecture, dans une synthèse relayée par l’Ina. Un « système pneumatique d’appel des gardiens »
est également installé.
Détenus connus et exécutions
La maison d’arrêt est, par ailleurs, connue pour ses exécutions. Plusieurs condamnés à la peine capitale se succèdent à partir de la fin des années 1930, dans la cour de la prison. Jusqu’en 1972, avec Roger Bontemps et Claude Buffet, des détenus sont guillotinés sur place.
Les années passant, la prison de la Santé tombe en désuétude. Plusieurs blocs sont fermés dès 2006, avant une rénovation globale entre 2014 et 2019. « C’était dans un tel état de décrépitude qu’il fallait absolument rénover »
, confiait à France 3 François Bès, coordinateur pour l’Île-de-France de l’Observatoire international des prisons (OIP). « Les gens se prenaient des bouts de plafond sur la tête »
, ajoutait-il. Après les travaux, l’endroit retrouve sa place parmi les plus modernes du genre. Si l’architecture est globalement conservée, l’intérieur est totalement réaménagé. Les cellules sont notamment agrandies, passant de 7 à 9 m². Un système de brouillage des téléphones est ajouté.

Enfin, il n’est pas possible d’évoquer la prison de la Santé sans aborder son « quartier des personnes vulnérables » (QPV), l’un des deux seuls de région parisienne (avec Fleury-Mérogis). C’est d’ailleurs l’une des principales raisons expliquant la future présence de Nicolas Sarkozy. Les conditions de détention sont similaires au reste du complexe, à l’exception près que les prisonniers qui y séjournent sont encadrés, pour chacun de leurs mouvements, par un agent. Ce dernier assure la sécurité des intéressés vis-à-vis des autres captifs.
En intégrant la maison de la Santé, Nicolas Sarkozy va allonger la longue liste de détenus notoires et/ou connus passés par ses murs, d’Alfred Dreyfus (brièvement) à Maurice Papon en passant par Marco Mouly, Guillaume Apollinaire ou Bernard Tapie.










