- Le jeûne intermittent est souvent plébiscité pour son efficacité dans la perte de poids.
- Toutes ses formes ne se valent pourtant pas, et il n’empêche pas de reprendre du poids une fois le régime terminé.
- Pour TF1 Info, Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste, explique cette pratique qui n’est pas faite pour tout le monde.
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Bien dans son corps, bien dans sa tête
Le régime du jeûne intermittent permettrait de perdre plusieurs kilos en quelques semaines à peine, pourrait réguler certaines hormones… Sur les réseaux sociaux, les bienfaits du jeûne intermittent sont souvent loués et ses résultats sont encensés, rendant le régime attirant. « Il y a une demande croissante des patients, qui s’intéressent au jeûne intermittent »
, confirme Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste basée à Paris. La professionnelle de santé ne le recommande pourtant pas beaucoup à ses patients, qu’elle oriente vers d’autres solutions. Auprès de TF1 Info, elle fait le point sur cette pratique.
La diététicienne souligne d’abord que plusieurs méthodes sont mises en avant dans le secteur du bien-être : « Une première manière de faire est de jeûner pendant 16 heures et de manger pendant 8 heures, en sautant un repas, le
petit-déjeuner
ou le dîner »
, commence-t-elle. Elle liste ensuite les deux autres pratiques les plus employées : le 5:2, « qui consiste à manger normalement pendant cinq jours de la semaine et à manger très peu pendant les deux jours restants »
, et la méthode Omad, pour « one meal a day »
(un repas par jour, en français). « Je ne recommande pas ces deux méthodes »
, précise-t-elle, expliquant, par exemple, la difficulté de couvrir tous ses besoins nutritionnels en un repas.
Le jeûne intermittent pas plus efficace que le déficit calorique
Si Alexandra Murcier n’oriente pas souvent ses patients qui souhaitent perdre du poids vers ces méthodes, elle reconnaît une certaine efficacité : « La littérature scientifique montre que le jeûne intermittent est efficace pour perdre du poids, car il limite l’apport calorique, comme dans tout déficit calorique classique. »
Cette perte de poids entraîne de nombreux bienfaits, comme la réduction du risque de diabète de type II ou les effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire grâce à la réduction du cholestérol et des marqueurs inflammatoires. « Certaines études montrent aussi une amélioration de la glycémie à jeun et une réduction de l’insuline à jeun »
, complète-t-elle.
Des bienfaits qui sont cependant contrebalancés par plusieurs points négatifs qui peuvent intervenir chez certains patients, comme les fringales, la fatigue, l’irritabilité, mais aussi des problèmes de sommeil ou de concentration. Certaines études pointent également une augmentation du cortisol, une hormone du stress, ainsi qu’une perturbation du système hormonal. « Le jeûne intermittent n’est pas fait pour tout le monde, il est totalement déconseillé aux personnes qui ont un historique de troubles du comportement alimentaire, car cela va majorer leur rapport compulsif à l’alimentation. Il n’est pas non plus recommandable pour les femmes enceintes, les adolescents ou les diabétiques sous insuline »
, explique-t-elle.
Le jeûne intermittent recommandé pour certains patients
La diététicienne-nutritionniste relève que l’efficacité du jeûne intermittent n’est pas pérenne dans le temps, car, « comme dans tous les régimes restrictifs, les patients reprennent du poids une fois le régime terminé »
. Autre raison pour elle de se tourner vers autre chose : « Le jeûne intermittent est difficile à tenir, sauter le dîner est difficile socialement, par exemple. La faim peut également pousser à manger des plus gros repas après le jeûne »
. C’est pourquoi elle les redirige vers des rééquilibrages alimentaires et des pratiques sportives plus faciles à appliquer sur le long-terme – cependant, « si le patient veut absolument le faire, je l’accompagne, car je préfère que cette pratique soit encadrée »
, tempère-t-elle.
Alexandra Murcier recommande toutefois le jeûne intermittent dans un cas de figure : « Je le recommande pour l’amélioration de la digestion, si des patients souffrent de ballonnements, de troubles du transit ou du syndrome de l’intestin irritable. »
Dans ces cas-là, elle constate que la mise au repos du système digestif pendant des périodes prolongées améliore les symptômes et soulage les patients.










