POLITIQUE – Faute de « candidats » se bousculant pour Matignon, Sébastien Lecornu a accepté de reprendre sa « mission » de Premier ministre. Mais moins de deux jours après sa renomination et alors que la composition de son gouvernement s’annonce encore plus compliquée, le locataire de Matignon n’exclut pas de quitter à nouveau le navire si, cette fois encore, « les conditions n’étaient de nouveau plus remplies ».
« J’ai démissionné lundi dernier car les conditions n’étaient plus remplies. Si les conditions n’étaient de nouveau plus remplies, je partirais. Je ne ferai pas n’importe quoi », a-t-il déclaré samedi 11 octobre devant quelques médias, dont La Tribune Dimanche et Le Parisien.
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Lundi 6 octobre, le Premier ministre avait quitté ses fonctions à la surprise générale, après la désolidarisation publique de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Cette fois-ci, Les Républicains ont acté qu’ils n’y participeront pas. Mais l’équation n’est pas plus simple pour autant. Les deux alliés du camp présidentiel, Horizons et MoDem, réservent à ce stade leur participation. Et Sébastien Lecornu a lui même exclu de sa future équipe toute personne ayant « des ambitions présidentielles pour 2027. » « La nouvelle équipe gouvernementale devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences », a-t-il écrit sur X au soir de son retour à Matignon.
Tout reprendre « à zéro »
Le voilà qui reprend donc « tout à zéro », autant sur le choix de ses ministres que sur sa déclaration de politique générale, attendue mardi. Le Premier ministre a cette fois obtenu « carte blanche » d’Emmanuel Macron, selon l’entourage du chef de l’État. « J’avance en étant loyal au Président, je trouve cela sain politiquement et humainement, mais ça ne signifie pas que je suis son collaborateur (…) Je suis libre », a-t-il redit devant la presse.
Mais l’est-il suffisamment pour rouvrir certains débats, susceptibles de revenir sur sept ans de macronisme ? La réforme des retraites est de ceux-là. Le sujet est sur la table mais la piste évoquée par le président de la République est très loin de satisfaire la gauche et surtout le PS, dont une abstention, a minima, peut s’avérer décisive sur une motion de censure. Sébastien Lecornu juge impossible de faire l’impasse sur ce débat. Quitte à en (re) perdre sa place : « Je reprends tout à zéro pour ma Déclaration de politique générale. Je ne connais pas la fin de l’histoire, ayant renoncé au 49.3. Le Parlement décidera ».
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