Le Pérou continue sa descente aux enfers dans l’instabilité politique. La très impopulaire et désormais ex-présidente Dina Boluarte a été destituée dans la nuit de 9 au 10 octobre, sous la pression des chiffres sur l’insécurité records depuis le début de l’année. Mais aussi depuis que les Péruviens manifestent sans relâche tous les weekends depuis la mi-septembre pour plus de sécurité et la démission du gouvernement. Et malgré la destitution de Boluarte, ils sont encore nombreux dans la rue à demander plus de changements.
La destitution de Dina Boluarte n’a pas apaisé les tensions au Pérou. Elle n’est plus présidente, mais de nombreux manifestants réclament encore justice. Notamment pour la mort de 50 manifestants en 2023, juste après son arrivée à la tête de l’État, rapporte notre correspondant à Lima, Martin Chabal.
Betty Aguilar Quispe a perdu sa sœur pendant les manifestations. Elle a traversé le pays depuis les rives du Lac Titicaca pour manifester dans la capitale, devant le palais de justice. « Nous sommes ici pour lutter pour la justice. Et aujourd’hui plus que tout pour qu’une fois pour toutes, ils mettent cette dame en prison. C’est la coupable de tout ça ».
Pour Manuel Obeso, pasteur venu installer des banderoles contre le Congrès, la destitution n’était que la première étape. « Pour l’instant, ce n’est comme s’il ne s’était rien passé. Boluarte c’était la marionnette, mais les marionnettistes sont encore bien vivants et frétillants. Il faut se mettre tout de suite en action, parce que « la lutte continue« comme on dit dans la rue ».
Le congrès, prochaine cible des protestataires
Il espère que les manifestations continueront pour faire tomber le congrès. De son côté, Dina Boluarte a écarté toute intention de chercher l’asile, alors que le parquet a relancé des enquêtes la visant. C’est désormais le président du Parlement José Jeri, 38 ans, qui assume la présidence du pays andin après la destitution de Dina Boluarte pour « incapacité morale permanente » à exercer ses fonctions, sur fond de crise sécuritaire dans le pays.
L’ancienne dirigeante de 63 ans est apparue en fin de journée devant son domicile, dans le sud de Lima, pour démentir les rumeurs relayées par la presse selon lesquelles elle chercherait à se réfugier à l’étranger.
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