Pour la première fois depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, en décembre 2024, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad el-Chibani, était en visite à Beyrouth ce vendredi 10 octobre.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La normalisation des relations entre le Liban et la Syrie, après des décennies de malentendus, est un processus compliqué, car chacun des deux pays a ses propres priorités. Beyrouth s’intéresse surtout à la dimension économique de cette relation et au retour des réfugiés syriens dans leur pays. Pour Damas, les questions d’ordre sécuritaire et juridique priment.
C’est ce qui apparaît de la composition de la délégation syrienne. Assaad al-Chibani était en effet accompagné du ministre de la Justice, du chef des services de renseignement et d’un officier supérieur du ministère de l’Intérieur. Le message est clair : la normalisation économique, l’ouverture du marché syrien et la participation du Liban à la reconstruction passent d’abord par le règlement des questions sécuritaires et juridiques.
En tête de ces questions figurent la libération de dizaines de détenus islamistes syriens des prisons libanaises et le contrôle des frontières communes. Le Liban, lui, demande le retour des centaines de milliers de réfugiés, des éclaircissements sur le sort de disparus libanais en Syrie et la délimitation des frontières. Les deux pays ont convenu de former des commissions techniques pour discuter de toutes ces questions et de faire un point de l’évolution des dossiers dans les prochaines semaines.
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