L’humour politique est un petit rappel à l’ordre des puissants, parfois injuste, mais utile à la démocratie. Les auditeurs, comme beaucoup de Français, affectionnent ce contre-pouvoir qui leur ressemble. On voit d’ailleurs assez peu d’humoristes dans les régimes autoritaires…
En reprenant les rênes de France Inter en mai 2014, j’étais convaincue qu’il fallait perpétuer cette tradition de l’humour pour renouer un pacte de confiance avec les auditeurs et leur donner des gages d’indépendance. Le licenciement de Stéphane Guillon, dont Nicolas Sarkozy était la tête de Turc, avait été ravageur. Stéphane avait clamé haut et fort que son licenciement avait été obtenu par l’Elysée et ni les équipes ni les auditeurs ne s’en remettaient.
Avec Emmanuel Perreau, directeur des programmes, nous nous sommes mis dès notre arrivée à la recherche de nouveaux talents pour renouer avec l’humour politique en promettant que les chroniques ne seraient pas relues avant l’antenne, une liberté qui n’existe nulle part ailleurs. C’est une prise de risque énorme pour une direction qui a la responsabilité pénale et morale des propos tenus, mais c’est aussi la preuve que la liberté d’expression n’est pas un élément de communication mais un engagement.
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