- De plus en plus de mairies soumettent les mariages à de nouvelles règles, pour éviter « les comportements inadéquats ».
- Interdiction de se marier le samedi, chartes à signer, cautions à verser… Les idées ne manquent pas.
- Passage en revue dans ce reportage du JT de TF1.
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Le 13H
Comme le dit la fameuse formule, on se marie pour le meilleur et pour le pire. Mais il s’agirait tout de même d’éviter que le pire se produise le jour même de la cérémonie… Le pire ? Par exemple, des tirs de mortier dégénérant en incendie, ou encore des défilés de voitures de luxe se terminant en rodéos urbains, comme le montrent les images du reportage du JT de 13H de TF1 visible en tête de cet article. En conséquence, les municipalités françaises sont toujours plus nombreuses à légiférer pour fixer de nouvelles règles aux célébrations du plus beau jour de la vie d’un jeune couple, rivalisant parfois d’inventivité.
Une décision particulièrement radicale a été prise le 26 septembre dernier à Wittenheim (Bas-Rhin), où le maire (PS), Antoine Homé, a entrepris d’interdire de se marier le samedi, jour le plus demandé, et de loin. Ce qui ne fait pas l’unanimité parmi les habitants, loin de là. Pour l’un, « c’est logique, si les gens foutent le bordel dans la rue avec de grosses voitures »
. Pour l’autre, « c’est n’importe quoi, le samedi c’est très bien, tout le monde est en congés, le vendredi, ce n’est pas évident »
. L’édile, lui, se justifie ainsi : « Le samedi, les gens font leurs courses, on a un tissu commercial très vivant, il y a de véritables risques de conflits d’usage entre les habitantes, les habitants et ces voitures qui viennent par dizaines et très vite. Donc il y a un danger. »
Les villes voisines de Mulhouse et Kingersheim, confrontés à pareils désagréments, ont fait de même.
Autres idées, nous venant de la Drôme : à Valence, les mariés qui arrivent en retard sont soumis à une amende allant de 200 à 400 euros, tandis qu’à Saint-Rambert-d’Albon, le nombre de voitures dans un cortège est limité à cinq, et le nombre d’invités à 50. Ailleurs, à Beauvais (Oise), les mariés doivent carrément verser une caution de 1.000 euros, qui ne leur sera rendue que si le mariage se déroule sans heurts. « C’est plutôt bien accepté, puisqu’on n’a eu aucune contestation au moment du versement de la caution. Et depuis, les choses sont beaucoup plus calmes »
, assure Franck Pia, le maire (UDI).
Plus largement, les villes de Roanne (Loire), Sceaux (Hauts-de-Seine), Étupes (Doubs), Lunel (Hérault), Libercourt (Pas-de-Calais), Clamart (Hauts-de-Seine), Toulouse (Haute-Garonne), Besançon (Doubs), Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), ainsi que toutes celles citées plus haut dans cet article, entre autres, obligent désormais les mariés à signer une « charte pour un déroulement paisible des mariages et des cérémonies républicaines à l’hôtel de ville »
, impliquant de sanctionner « les comportements jugés inadéquats »
, parmi lesquels le « stationnement sauvage »
, l’usage de feux d’artifice et même… le jet de riz.
« L’obstruction de la circulation est strictement interdite. En cas de mise en danger d’autrui, l’intervention des forces de l’ordre sera immédiatement demandée par la mairie. Tout débordement ou bruit excessif, notamment l’utilisation intempestive de quads, motos, ou l’usage continu d’avertisseurs sonores, ou de pétards, sont interdits en centre-ville, comme sur tout le territoire de la ville »
, peut-on notamment lire sur cette charte en voie de démocratisation dans tout l’Hexagone.
Enfin, il y a le choix peut-être le plus radical, qui séduit de plus en plus de communes : celui d’annuler le mariage au moindre débordement. Ce qu’ont fait, le 11 mai 2024, les élus de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) en refusant de marier un couple dont le cortège s’était montré trop bruyant aux abords de l’Hôtel de Ville. « Passagers assis sur les portières alors que les véhicules roulaient, vitesses excessives, rodéos et emploi de fumigènes : tout y est passé ! »
, décrivait, dans un post Facebook (nouvelle fenêtre), le maire (LR), Gilles Platret, qui avait alors fermé à double tour les portes de sa mairie à l’approche du cortège. « Le mariage n’a pas eu lieu, les mariés sont repartis avec leur cortège et d’après les informations que j’ai eues
, ajoutait-il, ça ne les a pas calmés. »










