- Avoir une île rien que pour soi, beaucoup en rêvent.
- Alain, retraité, est propriétaire d’une île confetti dans le Golfe du Morbihan, sur laquelle il vit seul un tiers de l’année.
- Une équipe de TF1 a accosté, comme des touristes le font parfois, sur son coin de paradis.
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Découverte et évasion
Quand Alain passe son tracteur tondeuse, cela lui prend deux semaines de travail, car son jardin… c’est une île toute entière, de 560 mètres de long sur 170 mètres de large. « Je suis en train de faire le débroussaillage et le nettoyage annuel de l’île pour éviter de pas se faire déborder par les broussailles et les ronces
« , explique-t-il dans le reportage du JT de 13H de TF1 visible en tête de cet article.
Ce retraité a hérité de cet immense terrain acheté par son grand-père ostréiculteur au début du siècle dernier. Alain est le seul habitant de cette île du golfe du Morbihan. Il vit ici un tiers de l’année, avec quelques colocataires qui l’aident à entretenir le terrain : des oies. « Ça mange beaucoup d’herbe, ça me fait de la compagnie et puis j’aime bien, c’est mon truc
« , commente-t-il.
La France métropolitaine recense près de 1200 îles sur son territoire, des petits bouts de terre qui attirent régulièrement des visiteurs. C’est le cas chez Alain, qui dès qu’il le peut, va à leur rencontre. « C’est à vous le canoë ? Vous allez pique-niquer ? »
, demande-t-il face à notre caméra à des personnes de passage. Avant de les prévenir gentiment : « Si vous avez des poubelles, ne les laissez pas parce que c’est moi qui ramasse.
» Il leur rappelle aussi la délimitation de son île privée : « Le terrain commence à la limite de la plus haute marée, c’est-à-dire le début de la terre ( ). Tout ce qui est à gauche, c’est public. Tout ce qui est à droite, c’est privé
« .
Ce jour-là, ce Robinson breton a de la visite. Il est allé chercher sur le continent sa fille Aude, son petit-fils et son gendre. Vingt minutes de trajet en plate à moteur. Aude ressent les mêmes sensations à chaque débarquement : « Quand vous arrivez, c’est le calme. Vous entendez peut-être deux-trois bateaux au loin, mais c’est un calme plat qu’on n’a pas sur le continent. Donc ça, c’est magique
« .
Dans la seule maison de l’île, une cuisine équipée, une salle à manger et une chambre. Comme pour tout site isolé en France, la gestion de l’électricité est plus complexe. Sur son toit, Alain a installé des panneaux solaires. « C’est rustique, mais ça fonctionne
, assure-t-il. C’est simple, sur une île, si on n’est pas bricoleur, on est noyé
« . Pour l’eau courante, là encore, pas de raccordement au continent. Alain a confectionné un mini-château d’eau, relié 300 mètres plus loin à un puits. « Le puits date d’un siècle et demi-deux siècles
, précise Alain. S’il n’y avait pas d’eau dans le puits, je n’aurais pas d’eau courante. Et sans eau courante, la vaisselle, on ne peut rien faire…
«
Des conditions rudimentaires qui font peur à Aude pour habiter sur l’île à l’année. « Disons que je ne suis pas une vraie Robinsonne comme papa était un vrai Robinson, même si petite, j’ai aimé faire des cabanes, être en pleine nature
, confie-t-elle. Je ne me sens pas capable de reprendre le flambeau, par contre, mon frère, lui, aimerait pour perpétuer ce bien familial.
» L’entretien d’une île demande du temps et de l’argent. Au large des côtes françaises, il existe autour de 150 îles privées. Des petits paradis sauvages entretenus par des insulaires passionnés.







