- En 2023, les trains de nuit entre Paris-Berlin et Paris-Vienne avaient été présentés comme une alternative vertueuse à l’avion.
- Mais leur disparition a été officialisée ce lundi.
- Une équipe de TF1 vous explique.
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Le 20H
C’est sans doute l’un des derniers départs d’un train de nuit en direction de Berlin. Au grand dam de ses habitués, qui ont décidé de se mobiliser en pyjama pour l’occasion, comme on le voit dans le reportage du 20H ci-dessus. « Aujourd’hui, on se rassemble parce que les trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin pourraient disparaître en décembre, si on ne fait rien »
, s’alarme face à notre caméra Théo, membre du collectif « Oui au train de nuit ». Une perspective confirmée ce lundi 29 septembre : les trains de nuit Vienne-Paris et Berlin-Paris ne circuleront plus dès le 14 décembre « après le retrait des partenaires français
« , a annoncé la compagnie ferroviaire autrichienne ÖBB dans un communiqué.
Pour les voyageurs qui empruntaient le train vers l’Allemagne, malgré les 14 heures de trajet, la ligne est plus écologique et même moins chronophage que le voyage en avion. « Quand on prend le train de nuit, il y a une demi-heure pour s’endormir, une demi-heure pour se réveiller, le trajet dure une heure en quelque sorte »
, sourit un habitué au micro de TF1.
Des lignes rouvertes en 2023
Un argument pas suffisant pour empêcher la suppression de ces lignes, qui avaient rouvert en grande pompe il y a à peine deux ans. Comment en sommes-nous si rapidement arrivés là ? D’abord, le confort des voitures n’a pas vraiment séduit tous les voyageurs, qui sont également nombreux à avoir critiqué le prix des couchettes, souvent autour de 130 euros – quand le même trajet en avion est accessible dès 56 euros.
Pire encore, la SNCF qui n’a pas souhaité nous répondre, a décidé de ne plus proposer les deux voyages sur son site. Seul moyen de les trouver, se rendre sur le site de l’opérateur autrichien. Tous ces désavantages n’ont pourtant pas empêché les lignes d’afficher un taux de remplissage entre 60 et 70% l’an dernier.
Le problème vient en fait des 5 à 10 millions d’euros de subventions que l’État ne souhaite plus verser. « Ces trains ont beaucoup de mal à trouver un équilibre économique. Aujourd’hui, ils sont bien pleins et malgré tout, ils perdent de l’argent. Étant donné la situation économique actuelle, et que le gouvernement cherche de l’argent, l’État s’est dit ‘on va arrêter les frais »
, résume auprès de TF1 l’économiste des Transports Patricia Pérennes.
Alors qu’un voyage par nuit avait été promis lors de leur réouverture, les deux lignes européennes n’ont fonctionné en réalité qu’un jour sur deux. Les lignes de nuit strictement françaises comme Paris-Toulouse semblent bien mieux s’en sortir, le matériel roulant devrait même être renouvelé.










