- À Madagascar, la jeunesse a laissé éclater sa colère face à l’indigence des services publics et à la corruption des classes dirigeantes.
- L’eau et l’électricité ont été coupées jusqu’à douze heures par jour sur l’île.
- Des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes du pays, dont la capitale, où un centre commercial a été pillé et incendié.
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Le 13H
La fumée s’échappe encore des débris ramassés par les habitants. L’équipe filme discrètement pour ne pas être prise à partie, alors que la tension n’est pas encore retombée. Des bâtiments de ce qui était la veille un centre commercial, il ne reste plus rien, il a été entièrement pillé et brûlé dans la nuit de jeudi à vendredi.
« Le gouvernement craint de nouveaux débordements et des pillages, et a décrété une troisième nuit de couvre-feu »
, explique l’envoyé spécial de TF1, Christophe Abel. Pour les petits commerçants, c’est le désarroi. « Ce ne sont pas des manifestants, mais des vandales qui sont venus chez nous. Comme vous pouvez le voir, ils ont tout cassé »
, montre Nina, la responsable d’une boutique pillée.
« Ils réclament de l’eau, ils réclament de l’électricité, ils réclament leurs droits fondamentaux »
« On était pacifiques, on chantait, on criait, on disait
‘donnez-nous le droit de vivre vraiment’. Mais après, il y a certaines personnes qui en ont profité, et d’autres qui ont été plutôt provocants »
, rapporte Noah Andrialanana, un étudiant en informatique. Initialement, le mouvement était pacifiste pour dénoncer les coupures incessantes d’eau et d’électricité, dans ce pays gangréné par la corruption, où la population sombre dans la pauvreté. « Ils réclament de l’eau, ils réclament de l’électricité, ils réclament leurs droits fondamentaux »
, crie un manifestant face à la caméra de TF1.
Les rues sont devenues le théâtre d’affrontements avec les forces de l’ordre dans quatre grandes villes du pays. On compte au moins cinq morts dans des incendies de bâtiments. Dans la capitale, Antananarivo, l’armée est déployée en renfort alors que de nouveaux appels à manifester ont été lancés. Depuis vendredi, plusieurs compagnies ont annulé leurs vols vers Madagascar, dont Air France.
Le président malgache a tenté de reprendre la main en annonçant limoger son ministre de l’Énergie. Après la déclaration d’Andry Rajoelina depuis New York, où il s’est déplacé pour l’Assemblée générale de l’ONU, le mouvement a appelé à une nouvelle manifestation ce samedi.








