L’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, en détention depuis un an pour détournement de fonds, a été libéré ce vendredi 26 septembre après le versement d’une caution de 14 millions de dollars, un record dans les annales de la justice libanaise. Il lui reste maintenant à affronter la justice européenne.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Riad Salamé ne fait plus l’objet d’aucun mandat d’arrêt au Liban, mais ses ennuis ne sont pas encore terminés avec la justice en Europe, où il est soupçonné de « malversations financières » et de « détournement de fonds ».
Les 14 millions de dollars de caution ont été versés en espèce à la Caisse de mutuelle des magistrats, ce qui a poussé le procureur à ouvrir une enquête sur l’origine des fonds. Riad Salamé reste interdit de voyage et son avocat a souhaité qu’il soit « jugé conformément à la loi et non devant des tribunaux populaires ».
Autrefois intouchable, l’ancien patron de la Banque du Liban est aujourd’hui détesté par une bonne partie des Libanais. Ils lui attribuent la responsabilité de la faillite financière du Liban et de l’effondrement du secteur bancaire, qui ont conduit à une dévalorisation brutale des épargnes.
Les Libanais l’accusent de s’être enrichi à leurs dépens et d’avoir provoqué la dépréciation de la monnaie nationale, entraînant un effondrement du pouvoir d’achat, la destruction des filets de protection sociale et un endettement endémique de l’État.
Riad Salamé se défend des accusations portées contre lui et rejette la responsabilité de la faillite du Liban sur la classe politique dirigeante.
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