Au Japon, le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir sans partage ou presque depuis des décennies, a perdu la majorité dans les deux chambres du Parlement. Les candidats en lice pour prendre sa tête ont participé, ce mercredi 24 septembre, à un premier débat diffusé en direct à la télévision. Le PLD est à la recherche d’un leader capable de le réinventer et de prévenir son éclatement, qui sera désigné le 4 octobre. Mais ce premier débat n’a pas permis de clarifier clairement les positions des uns et des autres.
Cinq candidats sont en lice et deux sont donnés favoris : Sanae Takaichi, 64 ans, une nationaliste radicale, et Shinjiro Koizumi, le télégénique ministre de l’Agriculture, un conservateur modéré, précise notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles.
Dans la course à la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD) au Japon, les candidats évitent les sujets qui dérangent – à commencer par celui qui obsède le plus les Japonais, l’effondrement de leur pouvoir d’achat – et qui les ont détournés du Parti conservateur pour se porter vers de petits partis populistes. Les habitants de la quatrième puissance économique du monde se sentent de plus en plus pauvres. Leur revenu annuel ajusté à la parité du pouvoir d’achat est tombé au 26e rang dans le monde, derrière la Lituanie.
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Aucune proposition pour le pouvoir d’achat
Les candidats n’ont rien à proposer pour remédier à la chute du yen, qui a perdu 40% de sa valeur face au dollar et renchérit le coût des produits importés. Tout coûte de plus en plus cher : l’habillement, l’énergie, la nourriture… Et les hausses de salaires ne suivent pas le rythme de la hausse de l’inflation.
Les candidats sont favorables à un énième plan de relance, de nouvelles aides sociales, des distributions de chèques contre l’inflation, mais ces gigantesques plans de relance aggravent la dette publique sans générer une croissance durable.
La nationaliste Sanae Takaichi s’engage à féminiser le gouvernement « à la scandinave », les femmes étant rares dans la politique japonaise. Le populaire ministre de l’Agriculture et fils d’un ancien Premier ministre, Shinjiro Koizumi, lui, se dit préoccupé par le nombre croissant de travailleurs étrangers. Rien qui puisse redonner du pouvoir d’achat aux ménages japonais et réduire leur sentiment de pauvreté, par rapport aux autres pays d’Asie.
Parmi les autres candidats figurent Yoshimasa Hayashi, 64 ans, porte-parole du gouvernement, Takayuki Kobayashi, 50 ans, ex-ministre de la Sécurité économique, et Toshimitsu Motegi, 69 ans, ancien ministre et négociateur commercial.
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